mardi 31 août 2010

Chronique du renoncement ordinaire

Cette histoire s'est écrite au fil de nos TL, aujourd'hui, dans le vacarme d'une journée comme les autres.

Entre comédie et tragédie. Elle raconte ces petits renoncements qui font les grands dénis de démocratie.

Pour ceux qui l'auraient ratée, j'ai jugé bon de la retranscrire. Voilà.

Marine : " Nadine Morano me refuse l'interview au moment où je dis que je travaille à @mediapart. Classe. #campusump "

Gilles : " Qui invitera N. Morano sans demander "Pkoi n'avez-vous pas accordé une itw à @marineturchi" n'aura pas fait son taff "

Amaury : " Et sinon, Nadine Morano va-t-elle refuser de répondre aux questions de L'Express ? http://bit.ly/b826tO "

Delphine : " En attendant, je n'ai toujours pas eu un argument m'expliquant en quoi Morano est tenue d'accorder une interview à Mediapart. "

Moi : " Tout simplement pour montrer qu'elle ne craint pas ses réputés adversaires médiatiques."

Delphine : " Et ça intéresse qui qu'elle montre ça ? "

Moi : " Ceux qui attendent de véritables confrontations entre les médias et le pouvoir. Est-ce une quantité de citoyens négligeable ? "

Delphine : " Ce ne sont pas les citoyens qui sont négligeables mais leur quantité. Morano avait plus à perdre qu'à gagner à accepter. "

Delphine : " Mediapart n'a jamais fait preuve ni d'honnêteté, ni de respect à son égard, elle ne leur doit rien. "

Moi : " Oui, peut-être. Mais tourner les talons n'est jamais une réponse... "

Moi : " On peut toujours expliquer pourquoi on refuse une interview, surtout quand on est un(e) politique "

Delphine : " En général, oui, mais si elle était au Campus UMP, elle avait sûrement peu de temps. "

Delphine : " Et on ne sait pas comment elle a refusé, on n'a que la version de la jliste de MP. "

Moi : " 1. @marineturchi est une honnête journaliste. 2. Si Morano n'avait pas le temps, elle pouvait remettre à plus tard "

Delphine : " Ah bon. Donc, on est obligé de répondre à tous les journalistes, ok, c'est nouveau, désolée, je ne savais pas. "

Delphine : " Oui, bien sûr, il n'y a que MP. C'est pas comme si Morano avait accordé 12K autres interviews à côté. Seul MP compte. "

Moi : " Quand on est politique, oui. Ou justifier son refus. Mais si tu préfères que les politiques ne rendent pas de comptes... "

Moi : " Une bonne vieille dictature et les journalistes en cage, ça peut avoir du bon, hein ? "

Delphine : " Et voilà, magnifique sens de la nuance. Morano refuse UNE interview et on nous brandit la censure et la dictature. "

Delphine : " Du grand nawak, j'applaudis ! "

Merci @gillesbruno @amauryguibert @Delphine_D et @marineturchi (et aux autres qui ne sont pas cités).

Twitstory du 27 août 2010 sur la TL de @christreporter

vendredi 27 août 2010

Ségolène, Dominique, François et les autres...

On a grandi sur la planète du libéralisme mondialisé, dans l’univers du chacun pour son ego...

La notion de service public et le sens de l’intérêt général ont fait place au concept du « gagnant-gagnant ».

Comme si dans un concours effréné pour la survie de l’individu...

… chaque membre de l’espèce pouvait tirer le meilleur morceau en croyant qu’il est égal à celui de l’autre.

Les lumières morales se sont éteintes. Il faut dire qu’une génération de politiques a soufflé dessus avec ardeur...

… à grands coups d’affaires, de financements occultes de partis politiques, de paradis fiscaux, de villas et de yachts.

Ceux qui, précisément, sont le fruit de cette flamboyante dernière décade des Trente glorieuses...

... époque bénie de la modernité giscardienne, de la classe moyenne où deux français sur trois trouveront le bonheur.

École nationale d’administration, 1978-1980 : promotion Voltaire.

Ségolène Royal est née en 1953, Dominique de Villepin aussi. François Hollande en 1954...

Voilà une classe politique faite de femmes et d’hommes qui étaient des pré-ados en 1968...

... et des gens bien installés ou presque quand la misère sociale s’est mise à enfler au milieu des années quatre-vingt.

Quand le mur de Berlin s’effondre, ils sont dans la place.

Entre temps, quand ils avaient vingt ans et juste avant que le temps se gâte...

… ils ont croqué à pleines dents la première moitié de ces juteuses années soixante-dix.

Qu’est-ce qui pouvait bien à cette époque ruiner vos espoirs ? Comment ne pouvait-on pas croire que la vie allait vous sourire ?

Des épreuves ? Elles avaient été surmontées.

C’était la génération du progrès, de la modernité, de la liberté pour tout le monde et de la réussite pour chacun.

Après, c’est sûr, l’histoire a apporté de cinglantes déconvenues...

... mais pas toujours au point de vous faire douter de ces belles lurettes des vingt printemps.

Une génération d’optimistes, parfois égocentrés, où l’idéalisme tutoie le dogmatisme...

Ce sont ces femmes et ces hommes qui prétendent nous gouverner.

Twitstory du 27 août 2010 entre 21 h 30 et 22 heures sur la TL de @christreporter

jeudi 26 août 2010

Mon ontogenèse comme ma phylogenèse

Chaque été, chaque vacance, me revient cette envie de grimper aux arbres. Perché dans les cymes. C'est un lieu que j'aime.

Dès lors me revient le désir de traverser les airs, de m'envoler de cette branche. Comme pour élargir le point de vue.

Puis aussi l'envie de plonger dans les eaux que je survole, car elles m'attirent.

Elles scintillent en surface. Sont-elles aussi miroitantes en profondeur ?

Une fois dans cet univers humide, la vie aquatique me parait plus heureuse. Mes ailes se transforment en sortes de nageoires.

Je suis amphibien, batracien. Je n'ai pas vraiment choisi entre le sable et les ondes.

Et puis je finis par opter pour les profondeurs. Je me fais poisson. Mais c'est tellement difficile.

J'ai envie de devenir minuscule. Une sorte de bactérie. Un organisme composé d'une seule cellule. Presque invisible.

Voilà. Je ne suis plus rien et tout à la fois. J'ai retrouvé cette inexistence qui est mon essence : la première forme de vie.

Twitstory du 26 août 2010 entre 22 heures et 22 h 30 sur la TL de @christreporter

mardi 24 août 2010

Les leçons de Sénèque

Pure folie ou sens du combat, je n'ai jamais tourné le dos au mal, à l'adversaire, à ceux qu'on me présentaient comme tels.

Si la cause que je veux défendre, si mes valeurs sont justes, elles seront victorieuses.

Si l'adversaire l'emporte, c'est que mon combat était vain.

Mais pas nécessairement injuste : il se peut que je me sois trompé, où que j'ai plié sous le nombre.

Cela signifiera que je me suis assis sur mes convictions, que j'ai surestimé mes forces, que j'ai trop attendu pour lutter.

Mais j'ai la chance à chaque instant d'être entretenu par ma conscience dans une sorte d'intranquillité salvatrice.

Celle qui me pousse à ne jamais tourner le dos au mal, à l'adversaire, à ceux qu'on me présentaient comme tels.

Car je ne crois pas au mal. Je vois en l'autre l'être humain avant l'adversaire.

C'est seulement une fois les hostilités ouvertes que je me bats.

Je ne suis qu'une sorte de gladiateur numérique. Je lutte pour être libre. Mes armes sont mes mots, ma stratégie, celle de mes arguments.

Mais les règles sont toujours les mêmes : pas de victoire sans combat. Pas de gloire sans péril.

Twitstory du 24 août 2010 entre 23 heures et 23 h 30 sur la TL de @christreporter

dimanche 22 août 2010

Mare nostrum

Tout le monde revient de vacances avec des souvenirs. Cette année, pour moi, ce seront des images de vieilles pierres et une cigarette.

Plus précisément, une Lucky Strike que je ne vais pas fumer, et pas parce que je ne fume jamais de cigarettes toutes cousues.

Quant aux vieilles pierres, ce seront celles des arènes de Nimes et des fortifications d'Aigues-Mortes.

Parce que ces pierres nous en disent long sur ce que nous sommes devenus, sur ce que nous devrions être.

A Nimes, je n'ai pas supporté la façon dont nos contemporains avaient enlaidi les arènes d'horribles gradins de fer et de bois.

Augmenter le nombre de places assises ? Le respect des pierres taillées il y a 2.000 ans vaut-il d'être soldé aux marchands ?

A Aigues-Mortes, autre conception du commerce des vieilles pierres, les murailles bénéficient d'un peu plus de considération.

Mais peu importe. Ce qui m'a marqué, comme à chaque séjour dans une zone frontalière, ce sont ces portes sur le monde.

En ces temps de xénophobie galopante, revisiter en touriste l'histoire de France dans ses lieux d'ouverture est salutaire.

Aux quatre coins cardinaux subsistent les traces de cités aux frontières invisibles, de ports ouverts aux étrangers.

Oui, dans les arènes de Nimes ou à Aigues-Mortes se sont mêlés des hommes et des femmes venus de tout le pourtour méditerranéen.

Esclaves, hommes libres ; marchands, métèques ; croisés, impies... Des pas tellement dissemblables ont foulé ces vieilles pierres.

Et ces vieilles pierres en ont gardé scrupuleusement la mémoire, sans exclusive. C'est à mes yeux ce qui les rend respectables.

Dans les cités frontalières, dans les ports, elles témoignent de ce qui nous a enrichi au fil de notre histoire : l'ouverture sur le monde.

Je vais donc garder et regarder longtemps encore les images rapportées de vacances de ces cailloux qui nous fondent.

Tout comme je regarde cette cigarette que je ne vais pas fumer. Parce qu'elle vaut plus que le plaisir de quelques taffes.

Je la tiens d'un voisin de camping que j'ai croisé trois ou quatre fois. Un des rares qui disait "bonjour", "bon appétit" ou "bonsoir".

Un matin, il était en panne de clope. Il m'en a demandé une. Je lui avais pourtant dit : "c'est cadeau".

Le lendemain, il est revenu avec son paquet de Lucky Strike pour m'en offrir une. Il m'a dit : "Il faut toujours honorer ses dettes".

D'où venait-il ? Il a longtemps hésité avant de répondre, comme s'il avait honte. Le 95. Plus précisément ? Villiers-le-Bel.

Non, pas une racaille. Un jeune qui a décroché son CAP d'électricien et trouvé du boulot en trichant sur l'adresse de son CV.

Bien élevé le garçon. Par qui ? Une famille qui a dû fouler les pierres d'un de ces ports de la Méditerrannée.

Twitstory du 22 août 2010 entre 21 h 30 et 22 heures sur la TL de @christreporter

mercredi 11 août 2010

Unfollowez-moi

Voilà : ça fait un moment que ça vous démange, mais vous n'osez pas le faire. Je peux comprendre, ça m'arrive aussi.

C'est qui, ce mec qui ramène sa gueule, comme ça, ce donneur de leçons à deux balles ?

Vous avez des doutes sur l'intérêt de me suivre ? Vous le faites parce qu'on vous a dit de le faire ? Vous pouvez arrêter maintenant.

Je ne vous en tiendrai pas rigueur, au contraire : ça sera la meilleure façon de mettre fin à un malentendu qui nous encombre vous et moi.

Vous supportez depuis trop longtemps que je pourrisse votre TL du soir avec des histoires qui vous échappent ? Allez voir ailleurs.

Vous vous dites qu'il faut supporter mes tweets abscons parce qu'on vous a dit : attention, ce mec est influent ? C'est faux.

Un idiot vous a assuré que quand j'engage une conversation avec lui, il gagne des followers ? Balivernes. Vous vous êtes fourvoyés.

J'ai un humour de merde. Je fais très peu de RT et, le vendredi, je me contente la plupart du temps de #FF back ceux qui me #FF

J'ai tellement mauvais caractère que j'ai déjà bloqué des dizaines de comptes, comme ça, sur un coup de tête, pour ne plus les voir.

Pour dire les choses clairement : c'est un peu le bordel sur ma TL. Il faudrait que je fasse le ménage.

Mais voilà : faire le ménage, ça m'a toujours gonflé. Aussi, si vous pouviez m'aider à le faire à ma place, ça serait sympa.

Allez, les dubitatifs, les obligés, les trop respectueux, les couards : unfollowez-moi. Demain, j'y verrai plus clair.

Après une bonne séance d'unfollow back, ne resteront que les gens qui comptent (-:

Twitstory du 10 août 2010 entre 22 heures et 22 h 30 sur la TL de @christreporter

lundi 9 août 2010

Comme les larmes dans la pluie

Si vous n'osez pas trancher dans le vif. Si vous avez peur de vous battre. Si vous craignez de perdre votre notoriété.

Si vous pensez qu'il faut rester propre, ne rien salir, ne déranger personne. Si vous voulez être irréprochables.

Alors continuez à ne rien faire paraître de votre vraie nature. Masquez vos pensées derrière des conversations anodines.

Ne cherchez même pas à formuler vos arguments si vous n'en avez pas de solides.

N'insultez jamais celui qui vous a offensé. Ne blessez jamais ceux qui vous ont porté des coups.

Tendez l'autre joue après la première baffe. Mieux. Restez chez vous. Vous n'êtes pas faits pour le champ de bataille.

Vous avez probablement oublié que les combats salissent, que les batailles usent et meurtrissent. Même rien qu'avec des mots.

Mais surtout, vous n'avez pas encore réalisé que le jour où, après l'ultime combat, vous aurez rendu l'âme, il ne restera rien de vous.

Ceux qui auront cru un instant vous aimer vous oublieront ou garderont le vague souvenir d'une chose insipide rapidement dissipée.

Alors choisissez de vous battre, ou acceptez la défaite.

"Tous ces moments se perdront dans l’oubli, comme les larmes dans la pluie".

Twitstory du 9 août 2010 entre 23 heures et 23 h 30 sur la TL de @christreporter

samedi 7 août 2010

#lalettre

Bon. Pas facile, celle-là. J'avoue : j'ai foutu un super-bordel sur Twitter en causant hier soir de ce qui allait devenir #lalettre

En même temps, vous commencez à me connaître : je ne suis pas venu ici pour vous faire une TL bien propre. J'ouvre ma gueule quand je veux.

Je ne vais pas vous recoller les liens : j'ai suivi de près les clashes entre mes chers @vincentglad et @florencedesruol c'est sur mon blog

La question n'est pas là. On parle aujourd'hui de #lalettre de ce qu'elle est vraiment, de ce qu'elle implique

Tout d'abord, #lalettre n'a jamais été envoyée : c'était le projet d'un Twittos largement accablé qui voulait faire cesser la calomnie

Nous en avons parlé longuement. J'ai accepté, comme d'autres, d'apporter mon témoignage en cas de besoin

Pourquoi ? Parce que c'est trop facile de fermer sa gueule quand on est témoin d'une saloperie. En tout cas, c'est pas mon genre.

J'ai accepté. Non pas pour lyncher un twittos influent sur la place publique : c'est aussi le genre de saloperie dont j'ai horreur.

Juste pour lancer un avertissement, non personnalisé, en direction des couillons qui perdent leur temps et nous font perdre le notre.

Le coup est parti et c'est tant mieux : nous discutons depuis, entre nous, de notre éthique. C'est bien.

Notre espace numérique est sauvage. Il doit le rester. Le conflit entre deux Twittos influents ne se règlera qu'entre eux deux.

Pour le reste, je crois que nous sommes tous assez responsables pour dire "stop" quand ça va trop loin.

Twitstory du 7 août 2010 entre 23 heures et 23 h 30 sur la TL de @christreporter

jeudi 5 août 2010

Fin de la récré

Coup de fil d'un twittos, hier, inquiet, nerveux. Il a reçu copie d'un mail pour dénoncer le terrorisme de certains fakes.

Que les choses soient claires : il ne s'agit pas de ceux qui nous font rire parce qu'ils ont du talent comme @lilianeoublie

Il est ici question des crétins qui parasitent les "grands comptes" pour des raisons que seuls leurs psychanalystes leur expliqueront un jour.

Inquiet et nerveux, le twittos, parce qu'il est montré du doigt. Je suis cité comme témoin, avec d'autres, dont je vais taire les noms.

Parce que oui, je le suis comme une autre et pire, je les connais un peu. Nous nous parlons parfois au téléphone.

Je m'en suis déjà expliqué ici http://tux-pla.net/22n sans vergogne.

Pour dire, comme à mon habitude, les choses comme elles me viennent à l'esprit : ces gamineries me cassent vraiment les couilles.

Sauf que ces trolleries ont fini par atteindre l'intégrité de personnes respectables, comme nous tous.

C'est dégueulasse de faire des allusions pédophiles concernant des homosexuels atteints d'un cancer en phase terminale.

C'est pas très glorieux de se bâtir une e-réputation en agressant des personnes hypersensibles, des proies faciles.

C'est parfaitement crétin de ressortir un paire de fesses ou de seins d'une fille qui a joué à les mettre en ligne.

Je respecte la liberté d'expression sur le Net, mais porter atteinte à la dignité des personnes, je sais que c'est une vraie saloperie.

Ce petit jeu peut rester confidentiel : notre communauté francophone est tellement minuscule que Twitter a fini par l'oublier.

Reste que ces dérapages peuvent servir la cause de ceux qui veulent censurer la liberté d'expression sur le Net. Et là, faut faire attention.

Le jour où un censeur bien-mal-intentionné mettra la main sur ces conneries, il aura vite fait de nous faire tous passer pour des ânes.

Juste pour que cela ne puisse pas se produire, je dis aux couillons qui ne savent pas ce qu'ils font : la récréation est terminée.

Twitstory du 6 août 2010 entre 23 heures et 23 h 30 sur la TL de @christreporter

mercredi 4 août 2010

Survivre

Ils vous demanderont l'impossible. Ils ruineront vos grasses matinées. Ils tomberont malades et vous aurez peur de les perdre.

Mais pour la plupart, ils survivront, parce qu'ils sont coriaces. C'est leur force : ils sont quasiment invincibles.

Ils vous renverront vos contradictions dans la gueule, sans prévenir, comme le plus intraitable de vos ennemis.

Ils auront la clémence de concéder à suivre votre justice quand vous aurez établi l'équilibre subtil d'une véritable démocratie.

Ils seront les meilleurs juges de vos qualités et les pires détracteurs de vos faiblesses. Mais qui d'autre ose se comporter ainsi ?

Une fois le temps nécessaire passé pour établir ce respect mutuel, il s'empresseront de partir. Car la vraie vie est ailleurs.

Les retenir serait pure vanité. Le but de cette histoire d'amour est d'en faire des femmes et des hommes libres, pas des esclaves.

Ils s'envoleront parce que ce qu'ils sont comme nous : de drôles d'oiseaux qui doivent migrer pour s'établir sous des cieux plus cléments.

Mais un jour, ils reviendront. Pas très longtemps. Mais ça n'est pas ce qui compte vraiment.

Ce qui compte, c'est que vous ayez pris le temps de leur apprendre que ceux à qui ils vont montrer le chemin ont les mêmes droits.

Celui de ruiner les grasses matinées, de se battre pour survivre, d'exiger l'équilibre subtil d'une démocratie...

Celui aussi de ne sacrifier aucune volonté sur l'autel des droits du sang. Nulle concession, nul renoncement.

Non, vouloir avoir des enfants n'est pas inconscient et ça n'est pas non plus une envie égoïste.

C'est l'expression du vouloir vivre de notre espèce. Du vouloir aimer de l'humanité. Du vouloir espérer des hommes libres.

Et quelle que soit la voie - procréation, adoption... - notre nature humaine trouvera toujours son chemin. Ou se perdra.

mardi 3 août 2010

C'était pas mieux avant

Quand j'étais gosse, le monde était moins dangereux. J'allais à l'école tout seul. Une fois même, j'y suis allé en pantoufles.

Mon grand frère avait les cheveux longs, fumait des trucs étranges, me faisait écouter les Beatles.

Un peu plus tard, quand les poils commençaient à nous pousser le long du menton, la quête d'un Playboy était une aventure périlleuse.

Le cinoche était rare. Et les films à la télé, à part le vendredi soir pendant que les parents dormaient, c'était les Gendarmes ou Fantomas.

Les premières amoureuses n'embrassaient pas avec la langue. Il fallait attendre des mois avant de toucher un sein.

Ensuite, franchir l'huis d'une pharmacie et trouver le courage de dire : "C'est pour des préservatifs", ça tenait de l'acte héroïque.

Voilà quoi. C'était la France des années 70. Les radios libres nous ont écarté les oreilles, Mitterrand est arrivé, on a rêvé de révolution.

Les lendemains ont déchanté. La gauche s'est mise au caviar. Le Sida a calmé nos ardeurs. Le chômage nos ambitions.

La peur a changé de tête : les terroristes ont remplacé les cocos. On a perdu le sens de l'orientation : l'Est et l'Ouest avaient disparu.

Et puis on a acheté des ordinateurs et des modems. Nous nous sommes connectés à d'infimes communautés.

Nos armes étaient le mail, puis le forum, puis les blogs. Dans le même temps, le monde est devenu moins romantique.

Mais en fait rien n'a changé. Nous parlons, apprenons, échangeons plus vite. Et nos enfants encore plus rapidement.

Quand j'étais gosse, le monde n'était pas moins dangereux. Simplement, je ne le savais pas. Non, ça n'était pas mieux avant.

Twitstory du 3 août 2010 entre 21 heures et 21 h 30 sur la TL de @christreporter

dimanche 1 août 2010

Racailles

Les racailles sont parfois des rats qui caillent. Certains restent des cas où qu'ils aillent.

On peut toujours railler leur cas, vaille que vaille. Ils cherchent à survivre, comme nous tous.

Ils n'en sont pas moins les enfants des parents de notre douce France. Ce sont nos parents qui avaient besoin d'eux.

Ne pas être capable aujourd'hui de les accepter, avec leurs défauts, leur violence parfois,c'est cracher sur notre histoire.

Ceux qui transforment la mémoire, qui nous font croire que l'ethnie est la faute, ne sont plus dignes de parler en notre nom.

Ils crachent sur nos parents, sur notre passé, notre histoire. Ils n'ont plus le droit de parler en notre nom.

Dans les mines, dans les forges, dans les filatures, leurs parents ont donné de leur temps, de leur vie parfois.

L'injustice ne sera jamais une réponse à l'injustice.

Twitstory du 1er août 2010 entre 23 heures et 23 h 15 sur la TL de @christreporter