On y a pourtant cru. Le progrès, c'était promis, profiterait à tous, dans une croissance partagée. On a même fini par accepter l'idée que la mondialisation serait heureuse et que la liberté du marché tirerait les salaires des pays à bas coût vers le haut sans empêcher le vieux monde de s'empiffrer chaque jour davantage.
Alors nous avons acheté nos billets, préparé nos bagages et nous sommes montés à bord, convaincus que la croisière nous emporterait vers un nouveau monde meilleur.
La suite, vous la connaissez : on n'a pas vu les icebergs arriver assez tôt. Une fois le péril sous notre nez, le temps de dévier la trajectoire, c'était trop tard. Pire, on s'est rendu compte que tous les naufragés n'étaient pas égaux devant le droit à la chaloupe. Les femmes et les enfants d'abord, oui, mais les plus riches en premier.
De l'eau a coulé sur le pont. Sous les ponts aussi et ce vieux rêve d'un ailleurs plus clément n'ayant pas péri en mer, on a reconstruit d'autres paquebots, promis d'autres nouveaux mondes, vendu d'autres billets.
Cette envie des hommes de prendre le large... La vue sur la mer Égée s'affiche comme une nouvelle invitation à voguer vers d'autres horizons. Faut juste choisir le bon capitaine, celui qui sentira le danger venir avant l'inéluctable. En paquebot, en galère ou en pédalo, l'avenir serait donc encore une fois au large, même si les compagnies ont désormais pris la précaution d'inscrire dans le contrat que le risque de devoir ramer n'est pas exclu.
Je ne sais pas pourquoi, mais à chaque fois qu'on me propose d'embarquer sur un Titanic, j'ai envie de répondre : "Ta mère".
Dernier espoir, le réchauffement climatique ?
RépondreSupprimer@MAJiCWoofy : tu lis dans mes pensées (-:
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