Cette affaire Dieudonné a réveillé en moi de vieux souvenirs journalistiques. C'était voici une éternité. Un dimanche de janvier 2007. Il faisait froid et humide. Le sujet du jour, ça n'était pas Dieudonné, mais celui qui allait devenir un de ses sbires les plus proches et fidèles.
Une vingtaine de membres de la « Génération Kémi Seba », ex-Tribu Ka, groupe dissous par Nicolas Sarkozy, étaient à Tours ce jour-là sous le regard impassible des – rares – forces de l’ordre.
Cela dit, entre Tribu Ka et Génération Kémi Seba, il n’y avait que le nom qui changeait. L’idéologie était conforme à ce qui avait poussé, le mercredi 26 juillet 2006, le gouvernement à dissoudre la Tribu Ka, Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur à l'époque (tiens, comme Manuel Valls aujourd'hui) précisant : « Le racisme ne passera pas et n’a pas lieu d’être sur le territoire de la République ».
Ce jour-là, j'ai réalisé pour la deuxième fois dans ma vie une interview d'un interlocuteur protégé par des hommes armés qui me visaient (la première fois, quelques annés plus tôt ce fut un gros dealer).
Kémi Seba déclarait alors « vomir SOS Racisme et le Mrap . « Je n’en ai rien à foutre de Le Pen, mais entre le loup et le renard, je préfère le loup, car au moins, avec lui, je sais à quoi m’en tenir » , ajoutait-il.
L’objectif ? « Désionisation, dédommagement et rapatriement ». Comment ? En mobilisant pour « organiser les nationalismes dans la séparation », car « j’aime le Blanc quand il veut vivre avec les siens, comme il nous aime quand on veut vivre avec les nôtres », précisait Kémi Seba, qui assurait alors qu'il ne retournerait pas sur « son continent » tant que la « pieuvre sioniste » au pouvoir « n’aura pas payé tout ce qu’elle a fait subir à son peuple (le peuple noir) ».
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