lundi 31 décembre 2012

A la pelle

Qu'elle soit morte, lourde, pâteuse ou étrangère, vous auriez de la peine à vous en dispenser. C'est probablement pourquoi on l'ôtait aux renégats : elle est capable de virer vite en mode "de pute" ou "de vipère".

La mienne m'a ouvert des horizons que mes yeux ne pouvaient percevoir, sentir des reliefs que mes doigts n'auraient jamais pu palper. Entendre des voix inaudibles, aussi.

En public, à table ou au lit, elle est le plus précieux des organes. C'est pourquoi la société nous conseille de la garder dans notre poche avec un mouchoir dessus afin qu'elle n'en sorte pas trop vite.

Je crois au contraire qu'il faut la délier. Quand bien même elle fourche, elle reste curieuse, sensible, acerbe parfois, mais toujours bien accrochée.

Elle ne vous trahira jamais si vous prenez soin de ne l'utiliser qu'après l'avoir tournée un nombre suffisant de fois dans son orifice. Et dans celui de l'autre.

jeudi 27 décembre 2012

L'emballage

Le recyclage des déchets est un des grands défis environnementaux du XXIe siècle. Les emballages, notamment, polluent la planète.

A titre d'exemple, un rapport américain avait noté qu'en 2011, plus de 75 millions de tonnes de papier d'emballage avaient été gâchées et seulement la moitié avait été recyclée.

Mais tout n'est pas perdu. Des scientifiques ont développé une solution révolutionnaire : les emballages… comestibles. Un rêve ? Non. Bob's, une chaîne de restauration rapide brésilienne, vient de s'y mettre.

Ses clients peuvent désormais dévorer leur hamburger tout en avalant son papier d'emballage. Et après un premier essai, les consommateurs semblent… emballés.

Reste une question : si les emballages comestibles deviennent des aliments, ne serait-il pas plus prudent, par mesure d'hygiène, de les emballer ?

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Billet initialement publié ici.

jeudi 20 décembre 2012

Démocratie

Ça m'agace. C'est idiot mais ça m'agace, ces histoires de gens riches qui se tuent à défendre leur fortune par tous les moyens possibles pour échapper à l'impôt.

Et pourtant, je peux vous dire qu'entre le Fisc et moi, c'est pas une histoire d'amour. Je suis né dans une famille de petits commerçants prospères des Trente Glorieuses ruinée par un contrôle fiscal.

J'étais pré-ado quand nous sommes devenus pauvres. Je m'en suis rendu compte un samedi matin où, contrairement aux autres, ma mère m'a expliqué en pleurant qu'elle ne pouvait pas me donner mes dix francs hebdomadaires pour aller acheter mon bouquin de la semaine à la librairie parce que nous étions ruinés.

Je me suis consolé en lisant les vieux classiques empoussiérés dans la bibliothèque et en séchant les cours pour aller faire des conneries avec les mauvais gamins de mon âge.

Une pratique assidue de l'échec scolaire m'a fait comprendre qu'en sortant du système, c'était moi le crétin. Que cet argent que nous n'avions plus, parce que le Fisc nous l'avait pris, nous pouvions le retrouver en retournant au lycée, en faisant des études.

Alors j'y suis retourné et j'ai bossé comme un malade pour rattraper deux années perdues dans les chemins de traverse. Le pré-délinquant est devenu sur le tard un bon élève. Sa copie de philo au bac a même été publiée dans les annales.

J'ai fait pion pour me payer mes études de droit. J'ai bossé la nuit au grand quotidien régional de Ch'Nord pour poursuivre ma scolarité à l'école de journalisme de Lille.

Je vous jure, j'en ai bavé pendant des années à dormir trois heures par nuit pour m'en sortir. Il y avait probablement derrière tout ça une envie revanche sociale qui se cachait. J'avoue. Parfois, la rage que l'on éprouve en voyant les autres, gamins de riches, profiter de la vie après les cours le soir quand vous, vous devez aller bosser...

Mais au fil du temps, la vie, la vraie, efface les mauvais sentiments. Journaliste salarié, je me suis retrouvé un jour au chômage et j'ai apprécié d'être indemnisé. J'en ai profité pour me mettre à mon compte, et je n'ai pas bronché en constatant qu'à chaque fois que cent euros rentraient, je devais en payer 60 à l'État.

Quand mon père est parti, emporté par un troisième cancer, j'ai compris que cet argent que le Fisc lui avait pris servait à faire fonctionner l'unité de soins palliatifs qui l'a accompagné dans la mort. Et quand cette dernière a failli emporter ma femme, j'ai été fier d'entretenir en payant mes impôts ce système de santé qui lui a sauvé la vie.

Aujourd'hui, nos enfants vont à l'école de la République. On a beau dire, elle est imparfaite, mais ils y apprennent beaucoup de choses. Et ce qui n'est pas au programme, nous nous en chargeons avec bonheur.

Je leur explique, aussi, que tout ça existe parce que nous vivons dans une République qui ne fonctionne que parce que nous consentons à l'impôt et que si ce dernier venait à devenir injuste, ça ne serait pas en tentant de s'y soustraire que ça s'arrangerait, mais en changeant ceux à qui nous confions mandat, par des élections libres, de l'établir. C'est ce que nous avons coutume d'appeler une Démocratie.

lundi 17 décembre 2012

Depardieu

C'est l'histoire d'un petit Berrichon avec une grande gueule qui a réussi à sortir de Châteauroux par le grand écran. C'est une chance extraordinaire qui devrait inspirer l'humilité. Mais bon, parfois, la notoriété vous grise.

Au début, on fait des efforts pour jouer avec des grands et puis avec le temps, on finit par croire qu'il suffit de jouer son propre rôle. Et les grands vous boudent.

Alors on se diversifie, on mise sur des affaires qui marchent, on perd le sens du risque, on investit dans la vigne (c'est bon pour la défiscalisation) et on fait de la pub...

Bref, comme disait Michel Audiard : " Le grand défaut des comédiens, un égoïsme plus démesuré encore que chez les autres êtres humains"...

Mais parfois, de simples tweets valent mieux qu'un long billet.







Faut dire aussi que Nico savait beaucoup mieux s'y prendre que Fanfan avec Gégé.

samedi 15 décembre 2012

Bande de tarlouzes

Qu'on se le dise : seuls les couples hétérosexuels peuvent concevoir et élever correctement des enfants. C'est comme ça. Pourquoi ? Parce que c'est dans la nature et la morale des choses. Les autres, c'est des tarlouzes.

Car il faut une image du père et de la mère toute propre, ainsi qu'un univers moral immaculé pour élever des enfants. D'où le modèle fondateur du couple hétérosexuel. Les homosexuels, on le sait, sont pervers par nature, et si cette dernière ne leur permet pas de se reproduire entre eux, doit bien y avoir une bonne raison.

Il ne viendrait pas à l'esprit d'un des deux conjoints d'un couple hétérosexuel l'idée de tromper l'autre, pas plus que celle de se palucher en rêvant qu'il copule avec un ou une autre, ou plusieurs.

Le couple hétérosexuel reste fidèle et solide. Il ne recompose jamais sa famille deux ou trois fois de suite. Il n'a donc jamais à expliquer à ses enfants qu'ils ont plusieurs mères et plusieurs pères. Ça serait très déstabilisant.

Le couple hétérosexuel ne se retrouve jamais embarrassé quand un de ses enfants qui utilise son ordi trouve une vidéo à caractère pornographique ou un mail un peu chaud adressé à une tierce personne, car ça n'arrive jamais.

Le couple hétérosexuel a un sens inné de la vie de famille. Il ne se fout jamais sur la gueule devant sa progéniture. Pas plus qu'il ne fait de mal, physiquement ou moralement, à cette dernière.

Bref. Qu'on se le dise : seuls les couples hétérosexuels peuvent concevoir et élever correctement des enfants. C'est comme ça. Pourquoi ? Parce que si les couples hétérosexuels étaient pervers par nature et incapables de concevoir et d'élever correctement des enfants, ça serait rien qu'une bande de tarlouzes.