vendredi 30 juillet 2010

Tous des salopes

C'est quoi, précisément, une salope ? C'est la question que nous posait une de mes bonnes copines sur Twitter il y a quelques jours.

Une bonne question quand on voit combien de fois ce terme est employé sur nos TL estivales, entre décolletés et paires de fesses.

D'autant plus intéressante qu'il il est très probable que nous ayons tous été, à un moment ou un autre, une salope.

Pour Queneau, la salope dit des "cochoncetés". Beigbeder fantasme quand il voit un "visage angélique et un corps de salope".

Pour Marcel Pagnol, "Le mâle repoussé traite généralement de salope la femme qui, précisément, refuse de l'être".

Je vais vous épargner les autres. Pour résumer : la salope devrait donc être jeune, mais avoir tout de même un peu d'expérience...

Elle devrait être salope, sans en avoir l'air ; être désirable sans jamais désirer ; sortir des horreurs de sa jolie bouche...

Elle devrait qui plus est être idiote, mais avoir de l'esprit, être capricieuse mais déterminée dans ses caprices...

Réputée bonne au lit, évidemment, mais sans jamais coucher ; ou le cas échéant en prenant du plaisir sans en donner.

Je ne vous cache pas que dans la littérature ce sont les hommes qui parlent le plus des salopes. Et c'est la que c'est intéressant.

Parce qu'ils en parlent avec une sorte de fascination. Comme s'ils étaient troublés par un phénomène qui les dépasse.

Or, la salope n'est ni homme, ni femme : homo, hétéro, bi ou trans... la salope n'a pas de sexe.

Et d'ailleurs pas d'équivalent masculin : le salopard ou le salaud ne correspondent pas.

Alors, qu'est-ce qu'une salope ?

La salope n'existe que dans l'esprit de ceux qui ne veulent/peuvent pas comprendre qu'ils sont aussi des objets.

La salope reste donc là, à jouer avec ceux qui sont convaincus qu'elle n'est elle même qu'un jouet.

Et puis un jour la salope - homme ou femme - tombe sur une salope – masculine ou féminine. C'est le choc.

Comment jouer avec quelqu'un que se joue de votre jeu ? C'est en général ce qui siffle la fin de la partie.

Il arrive un moment où on arrête de jouer avec les autres, où on comprend qu'ils ne sont pas des objets.

C'est là que tout ce que la salope qui sommeille en nous a pu nous apprendre devient vraiment utile.

Les jeux du corps et de l'esprit, les caprices, peuvent devenir un jeu très sérieux. Le plus beau.

C'est à ce moment précis qu'on peut comprendre que pour ne pas pas devenir un salaud, il faut arrêter de jouer aux salopes.

Twitstory du 30 juillet 2010 entre 22 heures et 22 h 30 sur la TL de @christreporter

jeudi 29 juillet 2010

Le silence est d'or

Voilà donc. La boucle d'une semaine bouclée. Comme mon bec. Sept jours de vacances, de distance, pour essayer de comprendre.

Je ne sais pas si j'ai bien fait. Je sais que j'ai manqué à certains d'entre-vous. C'est probablement ce qui commençait à me faire peur.

Cette capacité à l'ouvrir, aujourd'hui, n'a de comparable que ces trop longues années d'enfance passées à me taire.

Le monde me faisait tellement peur. Cette violence, cette distance insurmontable. Au point même de me promettre de ne jamais y vivre.

Les années se sont accumulées. Elles m'ont tiré de mes doutes, ôté de moi-même. Elles m'ont fait comprendre que ma vie, un jour, finirait.

Mais qu'aussi ça n'était pas grave, que mes enfants porteraient probablement un peu de moi après. Même un tout petit peu, ça sera beaucoup.

Voilà donc. La boucle d'une semaine bouclée. Comme mon bec. Et j'ai passé du temps à me taire pour vous écouter. A entendre mieux.

Je ne sais pas comment chacun vit intimement sa relation à son réseau social. C'est une projection complexe de la personnalité.

Besoin d'être, de paraitre, de partager, d'exister... Tellement de choses à vivre dans une vie limitée en années et en caractères.

Je crois que j'ai encore pris une leçon d'humilité en passant sept jours à vous écouter. Nous le savons tous, plus on parle, moins en entend.

Evidemment, je ne vais pas vous dire que la chose absolue, c'est de se taire. Si nous cessions tous de parler, le silence nous perdrait.

J'ai juste compris une nouvelle fois que quand nous faisons le choix de parler moins pour écouter davantage, on s'ouvre des horizons.

Pendant ces sept jours en tout cas, j'ai entendu des choses que je ne percevais pas avant. Mais ça, c'est une autre histoire.

Twitstory du 29 juillet 2010 entre 22 h 30 et 23 heures sur la TL de @christreporter

jeudi 22 juillet 2010

Mon code

Ma vie n’est plus la même depuis ce matin de mai. Je me suis réveillé différent.

Doté soudain de la faculté de comprendre le sens des actes, des choses, des êtres.

Parce que cette nuit-là, j’avais enfin rassemblé tous les songes éparpillés de nos vies.

Tous ces rêves épars qui, une fois réunis font la continuité de l’existence, l’essence de nos jours.

Ils répondent tous au même code, le code source.

C’était juste au moment où ma femme m’appelait depuis la chambre de la petite...

« - Lincoln, le chat s’est couché dans le berceau de Luna... »

Je m’appelle Lincoln Cadwallon. Personne ne donne à ses enfants un prénom au hasard.

De deux choses l’une : soit il raconte ce que vous êtes, soit il affirme ce que vous devez être. Enfin, comme une indication.

Lincoln. C’est mon père qui a choisi, fasciné par le président américain, Abraham, dont il avait fait une biographie peu avant ma naissance.

De Lincoln à l’état civil, je suis devenu Linc au quotidien, dès les premiers jours de ma vie.

En grandissant, le surnom l’a emporté et quand j’ai appris à lire et à écrire, j’ai commencé à comprendre.

Impossible, à l’école, d’écrire Linc avec un C. C’est le K qui venait toujours. Je ne pensais que Link, comme lien.

Des années à se demander de quel lien il s’agissait, entre quoi et quoi, entre qui et qui. Maintenant, j’ai compris...


Vous pouvez télécharger la suite de cette histoire ici http://tux-pla.net/1wo C'est Libre, c'est gratuit, au format eBook, PDF ou ePub.


Twitstory du 20 juillet 2010 entre 21 h 30 et 22 heures sur la TL de @christreporter

mercredi 21 juillet 2010

Maintenant

Comme une photographie en noir et blanc, la vérité n’est ni blanche, ni noire.

Elle est composée d’une multitude de nuances de gris. De même, elle n’est pas absolue.

Une photographie ne montrera jamais davantage que ce qui s’est passé dans le champ de l’appareil.

Elle ne fixe que ce qui s'est déroulé pendant les quelques centièmes de secondes d’ouverture du diaphragme.

Cependant, une fois les nuances de gris figées sur le papier, on peut s'y attarder.

il devient alors possible de mieux regarder de quoi était faite la réalité durant cet instant fugace.

Cela doit faire une trentaine d'années que, chaque jour, je vois défiler les images du monde.

Et je sais pas si c'est la vérité, mais j'ai le sentiment qu'elles sont de plus en plus moches.

Insoutenables parfois au point de ne plus vouloir les regarder, mais pas assez pour éteindre mon sentiment de révolte.

Ce monde est de plus en plus laid. Mais il ne deviendra pas meilleur si nous fermons les yeux.

Comme me l'a rappelé un jour Emmanuel : "Nous voulons le monde, et nous le voulons maintenant".

Twitstory du 20 juillet 2010 entre 23 h 15 et 23 h 30 sur la TL de @christreporter

mardi 20 juillet 2010

Le temps d'aimer

Les secondes sont longues à attendre que la personne qu'on aime sorte vivante d'un service de réanimation.

Les minutes sont interminables, au chevet d'un lit d'hôpital, quand il faut réapprendre les choses essentielles de la vie.

Il faut parfois des heures pour retrouver ses souvenirs, les mots pour dire ses sentiments.

Ces phrases-là ne sont pas toujours simples à construire. Les jours n'en finissent jamais pour que la vie revienne.

C'est violent, cette injustice de la maladie qui veut faucher le bonheur.

Les années avaient duré des siècles avant cette rencontre. Tellement de peines avant de trouver enfin l'amour.

Secondes, minutes, jours, années, siècles. Cette comptabilité de la vie ne pèse pas très lourd dans la balance.

Ne jamais oublier de vivre chaque jour en considérant que nos amours sont avant tout nos amants.

Parce que même attachés par les serments, ils peuvent partir, parce qu'ils ne nous aiment plus, parce qu'on ne les a pas assez aimés.

Et quand bien même ils nous aiment autant que nous les aimons, ils peuvent être emportés par la mort.

Chaque seconde doit être vécue comme une éternité.

pour Rachël

Twitstory du 19 juillet 2010 entre 23 h 15 et 23 h 30 sur la TL de @christreporter

dimanche 18 juillet 2010

Quand on ferme sa gueule

Les mauvaises choses finissent toujours par arriver… Dieu sait comment. Moi, aussi. On ne change pas le monde.

Un jour, je me suis dit : deviens journaliste. Fais ton métier. Dénonce, montre l’horreur aux yeux du monde.

Une fois, j’ai même réussi à terrasser une bête fasciste, mais pas l’horreur économique.

L’économie mondialisée écrase tout. Le racisme et la ségrégation s’installent, prospèrent toujours.

Alors j’ai décidé de descendre dans l’arène pour combattre les monstres hideux.

Moi, j’ai choisi mon camp. Mais ça n'est pas un parti. J'ai choisi de l'ouvrir.

Car les mauvaises choses finissent toujours par arriver quand on ferme sa gueule.

http://tux-pla.net/2d0

Twitstory du 18 juillet 2010 entre 22 h 45 et 23 heures sur la TL de @christreporter

samedi 17 juillet 2010

Si un jour

C'était il y a dix ans. Un homme, laminé par un second cancer, avait jeté l’éponge face à la maladie.

Il avait fini par rejoindre une unité de soins palliatifs, pour y attendre la mort le moins douloureusement possible.

Au bout de quinze jours, il ne savait plus bouger, et l’on percevait à peine le sifflement de sa respiration.

A peine ouvrait-il les yeux, trois ou quatre fois par jour, pour laisser échapper un regard dépourvu d’espoir, plein de douleur.

Le médecin avait alors rassemblé sa femme et ses enfants qui lui demandaient combien de temps le calvaire de cet homme pouvait encore durer.

" Un jour, une semaine, c’est impossible de le dire, répondit-elle. Tout ce qui est certain, c’est qu’il souffre énormément."

"Comme tout le monde, il a peur de mourir, et d’une certaine façon, cette peur le maintient en vie."

"Je peux, si vous le souhaitez, atténuer la douleur, mais cela risque aussi de lui enlever cette peur de mourir."

"Dissiper ses angoisses peut aussi précipiter son décès."

J'ai donné mon accord pour l’injection. C’était en fin d’après-midi.

Les traits de son visage se sont enfin détendus. Il a pu enfin passer une soirée paisible.

La dernière ; au petit matin, son cœur avait cessé de battre.

Cet homme était mon père. Si un jour je dois finir comme lui, je souhaite que les miens s'en souviennent.

En hommage à Bernard Giraudeau

Twitstory du 17 juillet 2010 entre 23 h 15 et 23 h 30 sur la TL de @christreporter

vendredi 16 juillet 2010

Mes

Ma femme n'est pas ma femme. Mes enfants ne sont pas mes enfants. Mes amis ne sont pas mes amis.

Mes lecteurs ne sont pas mes lecteurs. Mes internautes ne sont pas mes internautes. Mes followers ne sont pas mes followers non plus.

Chaque matin, j'émerge dans cet univers ou tout nous semble acquis avec ce sentiment étrange que rien ne n'est à moi.

Femme, enfants, amis, lecteurs, internautes, followers...

Nos univers se sont croisés. Les gens s'entourent. On n'appartient à personne.

Reste juste une envie, essentielle, chaque matin : ceux qui me manquent, je vais me battre pour ne jamais les perdre.

Amours, amis... Chacun, à des degrés divers. Ils ne sont pas à moi. Ils me font le bonheur de ne pas me perdre.

Twitstory du 16 juillet 2010 entre 22 h 45 et 23 heures sur la TL de @christreporter

mercredi 14 juillet 2010

Place de la concorde

Comment empêcher les voyous sans scrupules de gâcher ce moment de fête et de concorde nationale ?

A chaque fois qu’un jeune est abattu par un rival, qu’une automobile est incendiée, qu’un chauffeur de bus est agressé...

Dès qu'un enseignant est insulté, qu’un collégien est racketté ou qu’une voiture de police est caillassée...

A chacun de ces actes, c’est la Liberté, l'Egalité et la Fraternité qui meurent.

Oui, c'est vrai : chaque jour, des limites sont franchies au-delà desquelles la société se défait.

Devons-nous attendre que les dernières limites soient franchies, que notre société soit défaite ?

Ces quartiers et les enfants qui y grandissent ne sont que des fruits trop murs...

Ceux d’un développement où la quête du profit l’a emporté sur celle de l’harmonie sociale.

Raser des immeubles, emprisonner des caïds, éloigner des quartiers les enfants qu’ils utilisent...

Priver leurs parents d’allocations, renforcer les dispositifs de sécurité...Tout cela n’arrêtera pas le deal dans les quartiers.

La poursuite des auteurs des violences urbaines ne doit pas faire oublier la recherche des causes premières.

Qui a laissé se constituer des faubourgs aussi inflammables ? Qui attise les foyers qui les consument ?

Qui a promu les valeurs que portent les économies parallèles ? Qui a joué avec le feu ?

Tout le monde doit avoir le courage de poser ces questions. Chacun a le droit de chercher, d’exiger des réponses.

"Chaque jour, des limites sont franchies au-delà desquelles la société se défait". Jacques Chirac. 31 décembre 1997.

"Il faut empêcher les voyous sans scrupules de gâcher ce moment de fête et de concorde nationale". Brice Hortefeux 14 juillet 2010.

Notre société, tel un pompier pyromane, s’évertue à éteindre l’incendie dont elle est responsable.

J'ai raconté cette histoire il y a plus de dix ans. Rien n'a changé. On ne chasse que les petits voyous sans scrupules.

Encore combien d'artifices à la place de la concorde ?

Twitstory du 14 juillet 2010 entre 21 h 45 et 22 heures sur la TL de @christreporter

samedi 10 juillet 2010

Ceux qui comptent

La règle numéro 1 : même s'ils vous demandent des choses surprenantes, ne pas poser de questions. Répondre présent.

Il faut être capable dans ces moments-là de s'affranchir, de transgresser, de commettre des actes irréparables.

Parce que c'est comme ça : on ne donne pas cette possibilité à n'importe qui. On a réfléchi, on a choisi. On sait qu'il faut être présent.

La règle numéro 2 : ne pas se lamenter sur son sort parce qu'en dépit de cette fidélité, on reste sans nouvelles depuis des lustres.

Cette relation se moque des semaines, des mois, des années. Elle s'est affranchie de la temporalité de la vie elle-même.

C'est pour cela que les actes que l'on a pu commettre en application de la règle numéro 1 ne sont pas irréparables.

Règle numéro 3, la dernière : vivre chaque instant avec la certitude que ça n'était pas un sacrifice. Juste une reconnaissance.

Cette intuition forte n'était que l'expression d'une réalité : donner sans attendre en retour et s'émerveiller, un jour, de la réciprocité.

A mes amis, les vivants comme les morts.

Twitstory du 10 juillet 2010 entre 0 heures et 0 h 30 sur la TL de @christreporter

jeudi 8 juillet 2010

Le ciel ne transige jamais

Spectacle féérique ici à Tours entre le Nord et le Sud de la Loire : les cieux se déchaînent dans des orages telluriques.

Comme si une feuille de papier carbone venait de se glisser entre la terre et le soleil.

Les éclairs sont roses, les derniers espaces sans nuages virent au violet.

Voilà, maintenant que cette Mésopotamie entre Loire et Cher a viré à l'obscurité.

Quelques arcs électriques jaillissent à l'Ouest. Les oiseaux se taisent. Les bêtes se couchent. Les premiers grondements.

L'ocre au Nord, le bleu au Sud : l'artificier invisible double le rythme des fusées.

Le vent se lève, les chient commencent à aboyer. Le noir s'installe entrecoupé d'éclairs.

Les nuages n'ont pas encore craché leurs goutes, mais notre peau les sent déjà.

Les éclairs délivrent maintenant une lumière mille fois plus intense que celle du soleil.

Voilà, ça y est, enfin. Le ciel est en train de répondre à nos prières de fraîcheur, de vent frais et de pluie. Au centuple.

Nous avions souhaité un peu de clémence : nous avons une tempête ! Le ciel, contrairement aux hommes, ne transige jamais.

Twitstory du 8 juillet 2010 entre 22 h 15 et 22 h 45 sur la TL de @christreporter

mercredi 7 juillet 2010

Cyberhumanité

Quand un arbre est en train de mourir, il secrète une substance qui permet aux autres de le savoir et de le phagocyter.

C'est cruel ? Je ne sais pas : ces arbres vont l’aider à mourir pour qu’un autre repousse à sa place.

Il y a aussi des singes qui manipulent des outils pour casser les fruits secs.

Ils utilisent des pierres bien choisies qu’ils rangent à des endroits spécifiques pour être certains de les retrouver.

Des insectes sont capables de changer de couleur spontanément, d'autres, de bâtir.

Des colibris, avec deux grammes d’énergie, sont capables de voler pendant des milliers de kilomètres.

Les papillons monarques migrent sur quatre générations.

On ne sait pas comment ça se transmet d’une génération à l’autre.

Notre intelligence est marquée par un mode de fonctionnement : on communique avec des mots.

C’est un système très élaboré, mais un moyen de communication limité en comparaison à d’autres, comme les phéromones.

Toutes ces autres formes d’intelligence nous font regarder plus humblement notre adaptabilité à la vie.

Mais il reste un espoir : pour retrouver sa dimension sociale, collective, l'homme a inventé Internet.

Et ceux qui n'ont pas encore compris que le Web pouvait sauver l'humanité vont disparaître.

Twitstory du 7 juillet 2010 entre 22 h 45 et 23 heures sur la TL de @christreporter

C'est à nous

Par curiosité, par envie de comprendre ce qui nous arrivait à tous dans cette bonne vieille France, j'ai utilisé un de mes numéros magiques.

Parce que cette histoire, cette affaire, m'interpelle comme vous tous, j'ai voulu prendre des nouvelles de cet homme. Alors j'ai composé.

C'est le numéro de téléphone d'un homme de bien. Et comme tous les hommes de bien, il est très contesté.

Parce que je me suis promis en devenant journaliste d'emporter mes sources dans la tombe, je ne vais pas vous dire de qui il s'agit.

Parce qu'il fallait être bref, je lui ai demandé : " C'est juste un coup de vent, ou la tempête dans la majorité ? "

Il m'a répondu ce matin : " Il est paumé groggy comme un boxeur ... Un chien qui a perdu son flair ... Il s'est trop éloigné de sa base ...

... Comme il est doué, il le sait et va retrouver le sens de l'orientation "

Cet numéro magique, cet homme que je respecte ne m'a jamais menti. Et vous savez quoi ? Je vais encore le croire, plus que jamais.

Parce que même si je n'ai aucune affinité avec quelque formation politique que ce soit.

Même si je n'ai plus de respect pour ceux qui nous gouvernent, je n'ai pas envie d'être le témoin de l'abandon de notre République.

En clair : Nicolas, il faut te ressaisir, nettoyer le moteur pour que la machine fonctionne encore.

Même si tu n'es pas certain de pouvoir continuer à la piloter encore longtemps : on s'en fout !

Cette République, c'est à nous et on ne va pas supporter longtemps qu'un chef d'Etat nous la foute dans le mur.

Twitstory du 7 juillet 2010 entre 23 h 55 et 00 h 15 sur la TL de @christreporter

lundi 5 juillet 2010

Houdini

Houdini, le grand magicien, expliquait que ce que l’œil voit et que l’oreille entend, l’esprit le croit.

Il avait tout prévu pour nous fasciner : les sons, les images. Des tours extraordinaires. Des choses époustouflantes.

Des histoires d’amour, des amitiés qui se brisent, des trahisons, des vengeances. Tout était faux, mais le public y croyait.

Des divorces, des remariages, des renoncements. Des alliances nouvelles avec les ennemis d’hier aussi.


Mais le public est curieux. Au fil de chaque spectacle, il cherche les failles dans les artifices.

Certains ferment les yeux pour mieux entendre. D’autres se bouchent les oreilles pour mieux voir.

Mais lui ne le remarquait pas. Il était sûr de son art, de sa capacité à faire illusion.

Car il avait appris la magie : ce que l’œil voit et que l’oreille entend, l’esprit le croit. Le public !

Mais à force de voir toujours les mêmes tours, le public a vu les ficelles. Certaines fines, d'autres plus grosses.

Le public se mit alors à déserter les salles, à ne plus lire que les critiques. Certains même à ne plus croire en lui.

Les dernières tournées furent des échecs. Les histoires d’amour, les amitiés, les trahisons, les vengeances... Tout semblait faux.

J'ai toujours été dans le public. J'ai regardé, les yeux écarquillés, les oreilles à l'affut, le spectacle de la politique.

Ce que mes yeux voient, ce que mes oreilles entendent, mon esprit ne le croit plus depuis des années. Et ça me manque.

Twitstory du 5 juillet 2010 entre 23 heures et 23 h 30 sur la TL de @christreporter