lundi 28 février 2011

Facilitateur

Atlantico. Voilà donc un nouveau venu dans le monde des médias. Et depuis sa naissance on s'interroge sur ses auspices et ses allégeances, à charge ou à décharge. Normal.

Comment comprendre que des bailleurs de fonds s'empressent encore aujourd'hui, fascinés par le miroir aux alouettes de l'info, de miser sur un secteur dont la crise est si patente qu'elle lui a valu des états généraux.

Oui mais c'est un "nouveau créneau"... De l'info sur le Net. Là où entre LePost, Mediapart, Slate, Bakchich et autres Rue89 on est pressé par d'autres bailleurs - parfois les mêmes, d'ailleurs - d'accoucher d'un modèle pérenne, faute de quoi...

Car la presse carbure au pognon, pour ceux qui l'ont oublié, même quand elle est gratuite, à mois qu'elle ne soit produite gratuitement, auquel cas elle ne nourrit pas son homme. On se demandera alors comment il gagne sa croûte, ce pourvoyeur bénévole d'info. Ou encore pourquoi il sacrifie une partie de sa vie pour informer son prochain.

Toutes considérations qui impriment aux médias, nouveaux ou anciens, réalisés par des journalistes ou non, un caractère de dépendance absolument logique. L'info est une marchandise et comme tout le monde le sait nous vivons dans une économie de marché. Si on nous l'offre, forcément, ça ne doit pas être désintéressé.

Imprimée, mise en ondes, en kiosques ou en ligne, livrée par postiers ou porteurs, via des routes, des canaux, des câbles ou des fréquences, l'info est donc sujette à caution et ceux qui la fabriquent à suspicion. Ses récepteurs ne sont pas dupes.

Soutenir un candidat pour 2012 ? Non, c'est trop gros. On peut être beaucoup plus efficace pour servir une cause - "le libéralisme et le capitalisme ne sont pas des gros mots", par exemple - en agrégeant les contenus qui en parlent le mieux.

On savait bien que ça finirait par arriver, cette sorte de cauchemar de la société de l'info. Les moyens de diffusion se sont multipliés plus vite que les contenus, au rythme effréné de la bouillie d'info et de propagande qu'ils débitent uniformément. Mais est-ce que la capacité du récepteur à douter a crû en proportion ?

Alors voilà l'argument idéal : perdu dans cet océan d'info le consommateur a besoin d'une boussole pour ne pas perdre le Nord. Vous estimez que la carte du restaurant est trop chargée ? Vous demandez au serveur de vous conseiller. Il ne vous dira jamais si le ragoût du jour qu'il vous recommande a passé la date limite de consommation et que vous feriez mieux d'aller déjeuner en face.

On appelle ça facilitateur d'infos...
Et en face ? Des tâteurs d'info faciles ? Le meilleur moyen de ne pas avaler de salades reste encore de faire son propre marché. Ou de cultiver son jardin.

vendredi 18 février 2011

Laïcité

" Alors, encore un effort Monsieur Copé ! Encore un petit débat, un petit blabla sur l'islam, la laïcité, et je pense effectivement que nous pourrons terminer à la présidentielle à 25 (pour cent) ", lance Marine Le Pen. Comme son père, elle cultive l'art des mots dits.

Précisons qu'un sondage dans France Soir agite le spectre d'un FN à presque 20 %. La côte d'amour de Nicolas en 2007 s'est effondrée. C'est celle d'alerte qui s'érige. Comme si la navigation à vue si loin du port présentait des risques.

Pendant ce temps-là, ces juges parfois tellement incompétents ont tranché. Non, ça n'est pas bien de dire : " Mais pourquoi on est contrôlé 17 fois ? Pourquoi ? Parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c'est comme ça, c'est un fait ".

C'est une incitation à la haine raciale. Zemmour a cru qu'il suffisait d'énoncer un " fait " pour en faire une absolue vérité. Il a oublié qu'un fait n'est que la conséquence d'un contexte. Si on n'avait entassé que les purs descendants de nos ancêtres les Gaulois dans les tours des villes nouvelles, la plupart des trafiquants seraient blancs et chrétiens.

Il est urgent d'ouvrir le débat sur l'haïe cité.

jeudi 17 février 2011

Spolie

Billevesées, carabistouilles, balivernes, bobards... la liste était pourtant longue, mais c'est le bon vieux mensonge qui l'a emporté.

On nous ment donc. Quand j'y songe, j'en viens à penser que les derniers proférés galvaudent sévèrement le sens du huitième péché capital et ça me fait de la peine. Car Nicolas Machiavel et Jonathan Swift nous avaient accoutumés à une idée mieux élevée du mensonge en politique.

Or, quand je regarde la liste de ceux d'Eric ou de Michèle [mise à jour du 12 avril 2013 : on peut ajouter à cette liste, depuis la publication de ce billet, la COCOE de l'UMP, Carambar et Jérôme Cahuzac], c'est plutôt Jean Piaget et Françoise Dolto qui me viennent à l'esprit. Woerth et MAM donnent l'impression d'avoir eu recours à ce genre de stratagème qui permet aux enfants de satisfaire leurs désirs et de rectifier à leur façon ce qui, dans la réalité, ne leur convient pas.

Que faire ? Châtiment ou renoncement ? Le problème, c'est qu'ils ont passé l'âge de raison. Les priver de télé ? Non. Faut bien qu'ils s'expliquent. De dessert ? Parfaitement inutile : ils ont fait provision de fromages.

Une bonne engueulade, d'accord, mais qui s'y colle ? Le chef ? A force de tuer le père à chaque élection, nos présidents traversent eux aussi la crise de l'autorité parentale : ces gosses, ils ne respectent plus rien. Les autres ? Ils incantent.

On se plairait à imaginer une sorte d'Arlette moderne, remontée comme un coucou, lançant un " travailleuses, travailleurs, on vous ment " ... Et surtout on nous spolie.

mercredi 16 février 2011

Mon blog est mort, vive mon blog

L'injuste est-il justifiable ? Le message signifié est-il insignifiant ? Les individus peuvent-ils grimper à l'échelle d'une société ? Les mots sont ma muse. Ils m'ont toujours amusé.

Jusqu'alors, j'ai joué des miens pour reproduire ici des histoires racontées dans des tweets à rallonges.

Une mécanique bien huilée, mais comme toujours, à force de tourner rond, le joint de culasse.

Bref, le jeu de mémos qui s'empilait commençait à peser sur le bord de mon moniteur. Or, je suis le genre de zigue qui zigouille toujours la rente avant l'usure.

J'ai donc tué christreportertwistories. Paix à son âme. En fait l'enjeu des mots s'est déporté. Ce sont ceux des autres qui me semblent aujourd'hui valoir davantage la peine qu'on les dissèque.

J'ai envie d'aller passer au crible de mon décodeur ceux que je dois m'infuser tous les jours, car trop souvent, comme on fait ce qu'on lit, on se couche.

Les paroles de nos puissants, les répliques de leurs rivaux, les analyses de mes consoeurs, confrères et vos commentaires à vous, tout va y passer. Vous êtes prévenus.

Je vais donc passer tout ce qui se presse sur le front de l'actualité en revue, et surtout les têtes qui dépassent.

Mouches

Brisé de partout, tabassé de la gueule, soumis aux pressions les plus violentes, jamais je ne me suis couché

Je suis hypersensible, mais j'ai le cuir épais, et quand je sais que les crétins en face cognent avec des moufles, j'ai la banane

Un jour, un vieux boxeur bien gras à qui je demandais comment il faisait pour tenir sur le ring m'a fait une confidence

Laisse le mec brasser de l'air avec ses gants, ça le fatigue et ça fait rire les mouches

mardi 15 février 2011

#FIN

Voilà. Je crois que tout passe. Il est temps de trouver une nouvelle aventure

Je vais prendre le temps de réfléchir à une autre façon de dire, un autre mode pour transcrire

Tous finissent par m'épuiser, en fait, jusqu'au suivant, mais je ne le connais pas encore

Ce blog est terminé

lundi 7 février 2011

Fortuite

Pourquoi voulez-vous que quelqu'un démissionne ou qu'il soit remercié dès lors qu'il n'a rien fait qui puisse lui être reproché ?

Est-ce que je maintiens ma confiance à Michèle Alliot-Marie ? Oui. Totalement et complètement

J’avais bien réfléchi avant de lui confier ses responsabilités qui sont très lourdes

Je trouve qu’elle exerce sa mission avec beaucoup de professionnalisme et beaucoup de calme et c’est précieux

Une femme comme elle ne songe pas à prendre des précautions parce que la tentation du conflit d'intérêts ne traverse même pas son esprit

Michèle Alliot-Marie est une femme honnête, compétente. Elle a toute ma confiance et toute celle du Premier ministre

Et si vous me reposez la question demain matin, je vous ferai la même réponse

Toute ressemblance avec des éléments de langage existants ou ayant déjà existé serait purement fortuite