jeudi 21 avril 2016

Crépuscule

On n'est pas couché, Nuit debout… c'est fou ce que les noctambules s'activent pour tenter de secouer l'opinion publique au moment où le péquin moyen s'efforce de reconstituer dans le sommeil du juste sa force de travail.

Voici un fossé entre deux univers : celui de la France qui se lève tôt (comme disait l'autre) et celui de celle qui se couche tard.

Mais pourquoi battre le pavé au lieu de suivre les poules au lit jusqu'au chant de ce bon vieux coq gaulois ? La peur crépusculaire du nourrisson !

Sur les forums médicaux, les témoignages sont nombreux (« quand j'étais bébé, j'avais des angoisses, je pleurais au moment où le soleil se couchait et où on me mettait au lit. Eh bien aujourd'hui, vingt ans plus tard, je suis toujours dans ce même cas », etc.). Comment en sortir ?

En admettant que, passé le crépuscule, le soleil finit inexorablement par se lever, à l'aube, sur un monde nouveau.

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Billet initialement publié ici.

lundi 18 avril 2016

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Percevoir ou ressentir la souffrance d'autrui… La compassion, l'empathie, la solidarité sont des valeurs qui se font rares.

Alain Finkielkraut perd ses nerfs face aux militants de Nuit debout, Michel Onfray traite le chef de l'État de « serpent sans venin »… Même les philosophes oublient l'amour de la sagesse.

L'attention est devenue une preuve de faiblesse. Le mépris, un gage de force. La haine rassemble. Le corps social se démembre. Chacun prend ses distances et à force de ne plus se regarder, on se dévisage, on se caricature, on s'aveugle.

L'ignorance, la peur, la haine… la petite mécanique de la violence ordinaire s'est remise en marche, bien huilée par le populisme des uns et le carriérisme des autres. Chacun pour soi. Tout le monde semble avoir fini par oublier que dans ce pays comme sur cette planète, nos destins sont étroitement liés.

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Billet initialement publié ici.