vendredi 26 avril 2013

Loches

C'est une rumeur (encore une) relayée par des médias (pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font) mais ça n'a aucune importance (comme d'habitude) et ça ne changera pas le cours de l'histoire (heureusement) : « Nabilla n'est pas la bienvenue à Bourges », « Nabilla indésirable à Bourges », « Nabilla, une menace pour la sécurité de la ville de Bourges ? »…

De l'intox, du buzz a deux balles, un bandit manchot à audience.

La nouvelle bimbo de la téléréalité, consacrée par le Grand Journal et Paris Match fait l'objet de tous les délires médiatiques.

Faut dire aussi que Nabilla et ses conseillers assument ses dérives esthétiques et que son 95 double D occupe aisément l'espace des plateaux de télé dont le vide n'a d'égal que la vacuité intellectuelle de ceux qui les animent.

Bref : l'histoire aurait été plus drôle si le printemps de Bourges se tenait à Loches.

- - -

Billet initialement publié ici.

jeudi 25 avril 2013

Comme tout le monde

Après le mur du son, celui des cons.

Oui, l'affaire qui fait causer, c'est ce « mur des cons » découvert dans une salle du syndicat de la magistrature, où figurent Sarkozy, Woerth, Balladur, Morano, Baroin, Chatel ou encore Balkany, en ce qui concerne les politiques.

Des stars des médias (Zemmour, Mougeotte, Le Lay, Pujadas) ne sont pas plus épargnées que des intellectuels de service (Attali, Minc, Sorman, Adler…).

Scandale ? On en oublierait presque que dans la famille des cons, on est toujours celui de quelqu'un d'autre, qu'en général, ils osent tout et que c'est à ça qu'on les reconnaît, que le jour où on les mettra en orbite, certains n'auront pas fini de tourner, que l'échec est leur réussite à eux, qu'ils gagnent toujours parce qu'ils sont très nombreux et que leur caractéristique vestimentaire est de s'habiller comme tout le monde.

- - -

Billet initialement publié ici.

vendredi 12 avril 2013

L'arrière-boutique

Dis-moi ce que tu as, je te dirai qui tu es : il faut que nos élus mettent leurs dessous dessus et leurs sous sur la table. L'argent, la thune, le pognon, le flouze, le blé... Oui : le sujet qui fâche. On notera d'ailleurs que dans un glissement sémantique probablement destiné à épargner ceux qui n'en ont guère, on ne parle plus de fortune, mais de patrimoine.

Nouvelle tartufferie médiatique ou élan de transparence destiné à sauver la vertu d'une parole politique pervertie par les mensonges de Jérôme Cahuzac et des autres avant lui ?

La question divise la classe politique, dans la majorité comme dans l'opposition, sous l'œil goguenard des extrêmes qui s'imaginent déjà se repaître en 2017 des reliefs de ce déballage dévastateur.

Qu'importe : le mal est fait. L'argent des autres, surtout quand ils sont réputés tous pourris, fascine toujours les Français et une fois la marchandise déballée, le chaland se rince l'œil, quitte à en oublier que le fond de l'affaire – assainir la vie politique – est resté dans l'arrière-boutique.

vendredi 5 avril 2013

Rolex

Tic, tac, tic, tac. Le temps passe. La mort approche. Inexorablement.

Faute de pouvoir tuer le temps, certains le comptent. Ils le montrent. Parce que le temps, c'est de l'argent. Surtout dans cette société de l'immédiat, du temps réel et de l'info en continu où chaque seconde est une éternité chronophage de temps de cerveau disponible à toute actu susceptible de chasser les précédentes.

Le temps qui passe, c'est l'oubli garanti de celui qui s'est écoulé avant. Alors il faut en être comptable, avec de bons outils. Jacques Séguéla l'avait dit : "Si on n'a pas de Rolex à 50 ans, on a raté sa vie". Ils n'ont pas perdu une seconde pour comprendre.

Sarkozy et sa Rolex. Cahuzac et ses Boucheron, Chaumet et Breitling. Les Patek et Cartier de DSK. La Reverso de Lionel Jospin. Julien Dray et ses cadrans comptés en milliers d'euros. Et Moscovici...


"Ma première jolie montre fut une Rolex Oyster, offerte par ma mère à l’occasion de mon diplôme de Sciences Po en 1980..."

C'est ce qu'il expliquait, le Mosco, en 2004 dans une interview accordée au Meilleur des Montres.

Se faire offrir une montre de luxe par ses parents quand on réussit un concours, ça vous forge une personnalité. Forcément. Je peux comprendre. Pour ma part, on ne m'a jamais rien offert pour récompenser mes succès. Je me suis contenté d'être fier d'avoir fait de mon mieux. Et quand mes enfants réussissent à surmonter une épreuve, je leur offre rien d'autres que mon amour et je leur explique combien je suis fier d'eux.

J'imagine donc que ces gens qui nous gouvernent et collectionnent des mécaniques horlogères hors de prix les utilisent à bon escient. Pour compter, par exemple, qu'ils dépensent en une seconde ce que d'autres mettent un an à gagner.

J'imagine, aussi, qu'ils entendent cette petite musique. Tic, tac, tic, tac. Le temps passe. La mort approche. Inexorablement. Le temps, c'est de l'argent. Ils le comptent. Combien leur en reste-t-il à vivre ?