lundi 31 octobre 2016

Fatalement

La fête des morts vivants, celle des morts tout court et une soirée de débat politique… Autant vous préparer à une semaine funeste !

Bon, certes, la politique, ça n'est pas une fête. Mais tout de même, on ne peut s'empêcher de lui trouver un petit air d'Halloween. On se maquille (avec des éléments de langage), on fout la trouille (avec des terroristes à nos portes et une économie mondialisée effrayante), on fait du chantage aux bonbons (des contribuables)…

En politique on file la métaphore létale. On zigouille à tout va, on se balance des phrases assassines, on sort les crocs de boucher, on porte des coups mortels, on place des contrats sur la tête de ses adversaires, on piste les tueurs embusqués, on ressuscite les programmes de ses prédécesseurs, on enterre ses promesses, on fait le deuil de ses idéaux…

Et l'électeur ? Il trouve ça mortel, fatalement.

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Billet initialement publié ici.

vendredi 14 octobre 2016

Jacques

Battre, débattre, s'agiter, c'est fou comme la classe politique gesticule en ce moment. Et pas qu'à droite ! Les petites phrases du président sortant sur la justice épicent aussi, à gauche, le plat médiatique.

Et on en oublierait presque la bonne nouvelle : Jacques Chirac est sorti d'hôpital. On l'imagine, de retour à la maison, jeudi soir, au meilleur de sa forme, se servir une bière, demander à Bernadette d'aller s'occuper de sa petite monnaie et allumer le poste de télévision.

Et la, paf ! Il tombe sur TF1 et son débat des candidats à la primaire de la droite et du centre. La suite ? On la connaît. Sarkozy ? « Faut lui marcher dessus. Et du pied gauche, ça porte bonheur », lance Jacques. Juppé ? Là, c'est Bernadette qui balance : « Il n'attire pas les gens ».

Bref… La droite en France, c'est aussi compliqué que les Chirac.

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Billet initialement publié ici.

vendredi 7 octobre 2016

Contradictions

« Quelle chimère est-ce donc que l'homme ? Quelle nouveauté, quel monstre, quel chaos, quel sujet de contradiction, quel prodige ? Juge de toutes choses, imbéciles, ver de terre, dépositaire du vrai, cloaque d'incertitudes et d'erreur, gloire et rebut de l'univers. Qui démêlera cet embrouillement ? »

De qui est-ce ? De François Mitterrand. Il s'agit d'un extrait de sa dernière lettre (sur 1.218 en tout) à sa maîtresse Anne Pingeot, envoyée depuis Belle-Ile, le 22 septembre 1995. L'ensemble est publié dans le livre Lettres à Anne, chez Gallimard.

Tout est dit dans cette phrase, de l'humanité en général comme de celle de son auteur en particulier. De la fonction présidentielle, aussi, où manifestement, la capacité d'embrouillement s'est imposée comme un art.

Qui pour démêler cet embrouillement des candidats ? Les électeurs, sujets de contradictions !

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Billet initialement publié ici.