Terrible dictature élitiste sur Twitter. Eh ! Suivez davantage de followers ! Vous aurez un plus petit e-penis, mais une plus grande âme
Oui, j'ai écrit ce tweet qui m'a valu beaucoup de questions et je vais prendre le temps d'y apporter une réponse circonstanciée
D'abord parce que je ne supporte pas cette conception phallique : moins on suivrait les gens qui vous suivent et plus on serait puissant
Cette sorte de masturbation de sa propre TL risque fort de rendre tous ceux qui la pratiquent irrémédiablement sourds
Une certitude se forge en moi depuis un moment qui me pousse à croire que l'ère de la communication verticale est morte
Parler sans écouter, dire sans entendre, affirmer des certitudes qui n'ont jamais été soumises au doute est une faute inexcusable
Nos réseaux sociaux offrent aujourd'hui cette chance inestimable de pourvoir confronter universellement, librement, nos points de vues
Encore faut-il qu'ils puissent se croiser. En clair, cette Démocratie numérique ne fonctionnera que si et seulement si nous nous entendons
Mais je ne vais pas recommander de remplacer une dictature par une autre. Celle de l'e-penis est aussi violente que celle du follow-back
On me rétorquera qu'arrivé au delà d'un certain nombre de followings, c'est difficile de suivre tout ce qui se dit
Ma réponse : si vos capacités intellectuelles ne sont pas à la hauteur de la Démocratie numérique, restez des dictateurs
vendredi 26 novembre 2010
mercredi 24 novembre 2010
Chronophage
J'ai rejoint Twitter, sur le tard, il y a 684 jours. Et je suis seulement en train de comprendre le sens de la chose
J'ai pris le temps de lire beaucoup de conneries et de rares analyses pertinentes sur les réseaux sociaux. Je me rappelle tout
C'est drôle, cette sorte de fil conducteur : le walkman devait nous rendre tous sourds, les jeux vidéos idiots et la télé incultes
La terreur majeure des réseaux sociaux, le risque menaçant l'humanité qui s'y aventure serait la perte de temps et de repères
Les minutes passées à lire ce que pensent d'autres êtres humains, à s'informer auprès reste du monde du cours des choses serait gaspillage
Cela fait donc pourtant 684 jours que je me prête à cette inutilité avec la conviction de n'avoir jamais perdu ni mon temps, ni mon âme
Je veux bien qu'on me dise que la distance numérique peut induire en erreur, que les avatars sont des leurres
Pourquoi pas, les pseudonymes sont une forme moderne de lâcheté innommable, l'expression ultime d'une irresponsabilité absolue
Reste que j'ai rencontré ici, URL, en près de deux ans, davantage de monde que pendant les 44 années de ma vie IRL
De tweets en rendez-vous en passant par les DM, de véritables fulgurances m'ont été offertes sans rien demander. De belles amitiés, aussi
Evidemment nous ne sommes que des cobayes de première génération qui testons la réseausocialité appliquée à l'espèce humaine
On sait bien ce que ça donne chez les fourmis, tout aussi bien que chez les abeilles ou les bancs de poissons, mais l'humain, pas trop
Mais je ne crois pas qu'utiliser un outil pour aller au devant des autres soit comme on le dit assez communément "chronophage"
J'ai pris le temps de lire beaucoup de conneries et de rares analyses pertinentes sur les réseaux sociaux. Je me rappelle tout
C'est drôle, cette sorte de fil conducteur : le walkman devait nous rendre tous sourds, les jeux vidéos idiots et la télé incultes
La terreur majeure des réseaux sociaux, le risque menaçant l'humanité qui s'y aventure serait la perte de temps et de repères
Les minutes passées à lire ce que pensent d'autres êtres humains, à s'informer auprès reste du monde du cours des choses serait gaspillage
Cela fait donc pourtant 684 jours que je me prête à cette inutilité avec la conviction de n'avoir jamais perdu ni mon temps, ni mon âme
Je veux bien qu'on me dise que la distance numérique peut induire en erreur, que les avatars sont des leurres
Pourquoi pas, les pseudonymes sont une forme moderne de lâcheté innommable, l'expression ultime d'une irresponsabilité absolue
Reste que j'ai rencontré ici, URL, en près de deux ans, davantage de monde que pendant les 44 années de ma vie IRL
De tweets en rendez-vous en passant par les DM, de véritables fulgurances m'ont été offertes sans rien demander. De belles amitiés, aussi
Evidemment nous ne sommes que des cobayes de première génération qui testons la réseausocialité appliquée à l'espèce humaine
On sait bien ce que ça donne chez les fourmis, tout aussi bien que chez les abeilles ou les bancs de poissons, mais l'humain, pas trop
Mais je ne crois pas qu'utiliser un outil pour aller au devant des autres soit comme on le dit assez communément "chronophage"
vendredi 19 novembre 2010
Ignorer
L'autre soir, un de mes enfants m'a demandé ce que signifiait "ignorer". Assez curieusement, la réponse n'a pas été spontanée
Ignorer, c'est ne pas savoir, mais le premier sentiment qui m'est venu à l'esprit avec ce verbe, c'est le mépris
Comme si je le voyais dans la cour de récré. Comme si je m'y revoyais à sa place, méprisé par la masse, parce que différent
Celui-ci de mes enfants est au moins aussi lunaire que je l'étais à son âge. Ces sortes de pierrots qui chamboulent et traversent la marelle
Comme s'ils ne voyaient même pas les copines et les copains sauter de case en case pour atteindre le paradis
Donc je me suis ramassé en lui expliquant qu'ignorer, c'était ne pas faire volontairement attention à quelqu'un
Puis j'ai essayé de rattraper le coup en ajoutant que tout d'abord, ignorer, c'est ne pas savoir
Et là, ça court-circuite les neurones et les synapses. On se rend soudain compte qu'on n'ignore que ce et ceux que l'on veut ignorer
On chasse de nos considérations des choses et des gens comme on refoule de mauvaises pensées, des sentiments désagréables
Je peux comprendre que l'ignorance puisse nous conduire à ignorer. Je n'accepte pas qu'on puisse rester dans l'ignorance
Je vais continuer de transmettre à mes enfants le goût de ne jamais rien ignorer. Ni personne
Ignorer, c'est ne pas savoir, mais le premier sentiment qui m'est venu à l'esprit avec ce verbe, c'est le mépris
Comme si je le voyais dans la cour de récré. Comme si je m'y revoyais à sa place, méprisé par la masse, parce que différent
Celui-ci de mes enfants est au moins aussi lunaire que je l'étais à son âge. Ces sortes de pierrots qui chamboulent et traversent la marelle
Comme s'ils ne voyaient même pas les copines et les copains sauter de case en case pour atteindre le paradis
Donc je me suis ramassé en lui expliquant qu'ignorer, c'était ne pas faire volontairement attention à quelqu'un
Puis j'ai essayé de rattraper le coup en ajoutant que tout d'abord, ignorer, c'est ne pas savoir
Et là, ça court-circuite les neurones et les synapses. On se rend soudain compte qu'on n'ignore que ce et ceux que l'on veut ignorer
On chasse de nos considérations des choses et des gens comme on refoule de mauvaises pensées, des sentiments désagréables
Je peux comprendre que l'ignorance puisse nous conduire à ignorer. Je n'accepte pas qu'on puisse rester dans l'ignorance
Je vais continuer de transmettre à mes enfants le goût de ne jamais rien ignorer. Ni personne
vendredi 12 novembre 2010
Héritage
Voilà, c'est un effet de l'âge : passé la quarantaine, quand on a brûlé la chandelle par les deux bouts, faut penser à écrire son testament
Donc je m'y colle : je vais dresser la liste exhaustive de ce dont nos enfants vont hériter. Je vous rassure, ça va pas être long
Regardez les enfants : voici les arrière-grands-parents. Coté paternel, là, une Gitane ramassée sur le bord de la route par un Gaulois égaré
Au même rang, on trouve de malheureux Polonais qui crevaient la faim au point de venir en France pour le plaisir de creuser la mine
Quelques centimètres plus loin, voici un vieux poilu qui, une fois rentré des tranchées, a fait une second mariage avec une Bosche
De leur union est née une fille qui, la guerre suivante, s'est amourachée d'un occupant. Il l'a engrossée. Elle fût rasée à la Libération
De ce mariage une autre fille a suivi. Elle a épousé un homme qui a perdu son âme en Algérie, dans une nouvelle guerre. Il en est mort après
Ce qui va vous revenir de vos ancêtres comprend des Juifs qui ont dû se cacher pour ne pas finir exterminés. Des anticléricaux aussi
Ajoutez-y des communistes qui ont sombré dans le fascisme. Mais surtout beaucoup de leurs enfants qui se sont révoltés contre eux
Sachez enfin que tous se sont battus pour survivre, résister à l'oppression, car nous n'avons aucun patrimoine, pas la moindre fortune
Evidemment, les enfants, un testament, quand on sent que ça va vous apporter plus d'emmerdes que d'avantages, ça peut se dénoncer
Je sais, il est maigre. Il n'y a pas plus de médailles que de noms célèbres. Mais je vous jure, cet héritage vaut la peine d'être accepté
Donc je m'y colle : je vais dresser la liste exhaustive de ce dont nos enfants vont hériter. Je vous rassure, ça va pas être long
Regardez les enfants : voici les arrière-grands-parents. Coté paternel, là, une Gitane ramassée sur le bord de la route par un Gaulois égaré
Au même rang, on trouve de malheureux Polonais qui crevaient la faim au point de venir en France pour le plaisir de creuser la mine
Quelques centimètres plus loin, voici un vieux poilu qui, une fois rentré des tranchées, a fait une second mariage avec une Bosche
De leur union est née une fille qui, la guerre suivante, s'est amourachée d'un occupant. Il l'a engrossée. Elle fût rasée à la Libération
De ce mariage une autre fille a suivi. Elle a épousé un homme qui a perdu son âme en Algérie, dans une nouvelle guerre. Il en est mort après
Ce qui va vous revenir de vos ancêtres comprend des Juifs qui ont dû se cacher pour ne pas finir exterminés. Des anticléricaux aussi
Ajoutez-y des communistes qui ont sombré dans le fascisme. Mais surtout beaucoup de leurs enfants qui se sont révoltés contre eux
Sachez enfin que tous se sont battus pour survivre, résister à l'oppression, car nous n'avons aucun patrimoine, pas la moindre fortune
Evidemment, les enfants, un testament, quand on sent que ça va vous apporter plus d'emmerdes que d'avantages, ça peut se dénoncer
Je sais, il est maigre. Il n'y a pas plus de médailles que de noms célèbres. Mais je vous jure, cet héritage vaut la peine d'être accepté
lundi 8 novembre 2010
Prendre
Manger et aimer. C'est ce qui me maintient en vie. Le tout avec plus ou moins de modération, selon l'humeur, l'envie
J'ai toujours été sidéré, d'ailleurs, par cette sorte de parallèle entre la cuisine et l'amour : donner, recevoir
Ce même plaisir, cette même envie de faire des choses bonnes, de se partager les plaisirs de la langue
De les incorporer ensuite. Autrement dit de les faire pénétrer dans nos chairs, de les laisser s'installer à l'intérieur de nous
Le tout en n'oubliant jamais que celui ou celle qui nous donne ce bien a pris du plaisir à le faire, en imaginant le nôtre
La chose aussi en ayant présent à l'esprit que celui ou celle qui reçoit ce bien éprouve de l'amour pour celui qui lui donne
Tout cela se mélangeant, au point que les plaisirs, du cuisinier, de l'amant, du convive ou de l'aimant se confondent
Quand ce moment de grâce est atteint, autour d'une table ou dans un lit, on mesure ce qui nous maintient en vie
Les verbes donner et recevoir alors se confondent, car ils participent du même sentiment. Ensemble, ils résistent au verbe prendre
Nous ne pouvons prendre que ce qui nous est offert ; celles ou ceux qui aiment que nous les prenions, en aimant qu'ils nous prennent aussi
J'ai toujours été sidéré, d'ailleurs, par cette sorte de parallèle entre la cuisine et l'amour : donner, recevoir
Ce même plaisir, cette même envie de faire des choses bonnes, de se partager les plaisirs de la langue
De les incorporer ensuite. Autrement dit de les faire pénétrer dans nos chairs, de les laisser s'installer à l'intérieur de nous
Le tout en n'oubliant jamais que celui ou celle qui nous donne ce bien a pris du plaisir à le faire, en imaginant le nôtre
La chose aussi en ayant présent à l'esprit que celui ou celle qui reçoit ce bien éprouve de l'amour pour celui qui lui donne
Tout cela se mélangeant, au point que les plaisirs, du cuisinier, de l'amant, du convive ou de l'aimant se confondent
Quand ce moment de grâce est atteint, autour d'une table ou dans un lit, on mesure ce qui nous maintient en vie
Les verbes donner et recevoir alors se confondent, car ils participent du même sentiment. Ensemble, ils résistent au verbe prendre
Nous ne pouvons prendre que ce qui nous est offert ; celles ou ceux qui aiment que nous les prenions, en aimant qu'ils nous prennent aussi
dimanche 7 novembre 2010
Journaliste
L'indépendance des rédactions est un leurre, aussi vieux que celui de la liberté de la presse
De tout temps en tous lieux, les médias ont toujours été des industries, des commerces, soumis aux lois du marché, à des intérêts privés
Ou des services publics financés par des contribuables par le biais du bon vouloir du pouvoir en charge de gérer les fonds publics
En près de vingt ans, j'ai traversé une dizaine de rédactions et partout, j'ai mesuré cette dépendance
Jusqu'au jour où j'ai compris que ça n'était pas à mon employeur de garantir mon indépendance, mais à moi de la préserver
Les dirigeants d'une rédaction subissent des pressions. Ils ne leurs résistent aussi longtemps que chaque journaliste y résiste lui-même
A tout prix. Y compris à celui de devoir prendre la porte ? Oui. C'est l'essence même du métier de journaliste
Nous sommes dépositaires du vieux contrat de louage de services. Nous ne faisons que prêter nos capacités à des employeurs
Ces derniers s'en priveront facilement si elles sont mauvaises. Ils auront en revanche du mal à s'en passer si elles sont bonnes
Comment sait-on si elles sont bonnes ou mauvaises ? Quand on a réussi à délivrer les faits et leur sens au delà des pressions
Quand ce travail est suffisamment irréprochable pour résister aux fourches caudines. Quand enfin, il reçoit l'estime du public
Ceux qui réussissent à accomplir leur mission de la sorte prennent le risque d'être chassés par le pouvoir
Parfois même, ils finissent abandonnés par leurs rédactions. Mais il faut espérer que le public n'est pas ingrat. Ou changer de métier
De tout temps en tous lieux, les médias ont toujours été des industries, des commerces, soumis aux lois du marché, à des intérêts privés
Ou des services publics financés par des contribuables par le biais du bon vouloir du pouvoir en charge de gérer les fonds publics
En près de vingt ans, j'ai traversé une dizaine de rédactions et partout, j'ai mesuré cette dépendance
Jusqu'au jour où j'ai compris que ça n'était pas à mon employeur de garantir mon indépendance, mais à moi de la préserver
Les dirigeants d'une rédaction subissent des pressions. Ils ne leurs résistent aussi longtemps que chaque journaliste y résiste lui-même
A tout prix. Y compris à celui de devoir prendre la porte ? Oui. C'est l'essence même du métier de journaliste
Nous sommes dépositaires du vieux contrat de louage de services. Nous ne faisons que prêter nos capacités à des employeurs
Ces derniers s'en priveront facilement si elles sont mauvaises. Ils auront en revanche du mal à s'en passer si elles sont bonnes
Comment sait-on si elles sont bonnes ou mauvaises ? Quand on a réussi à délivrer les faits et leur sens au delà des pressions
Quand ce travail est suffisamment irréprochable pour résister aux fourches caudines. Quand enfin, il reçoit l'estime du public
Ceux qui réussissent à accomplir leur mission de la sorte prennent le risque d'être chassés par le pouvoir
Parfois même, ils finissent abandonnés par leurs rédactions. Mais il faut espérer que le public n'est pas ingrat. Ou changer de métier
vendredi 5 novembre 2010
Père Noël
Je n'ai pas renoncé. Je n'ai jamais voulu croire ceux qui me disaient que tout ça, c'était des balivernes, des choses qui n'existent pas
J'imagine toujours une issue heureuse, même dans les pires moments. Je crois qu'à la fin, ce sont les gentils qui gagnent, forcément
Je reste convaincu que nos morts ne sont pas vraiment partis. Parfois même je leur cause, comme s'ils étaient là
Je ne crois pas en Dieu, mais je suis certain qu'il existe dans un endroit inconnu un livre de comptes
S'y inscrit automatiquement la somme des choses belles que nous accomplissons, tout comme celle du mal que nous faisons
Je vis chaque seconde en me disant que le jour venu, il faudra bien signer le bilan de cette comptabilité de nos vies
Je suis certain qu'à cet instant-là, on voit se dérouler chaque scène correspondant à chaque ligne. Chaque sourire et chaque larme
Je crois que toute chose donnée nous sera rendue un jour, sous une forme inimaginable aujourd'hui, pourvu qu'on n'attende rien en retour
Tout comme je suis certain que ce que nous aurons mal acquis dans la vie nous sera inéluctablement repris, à la fin
Oui, j'ai 44 ans, et je crois encore au Père Noël. Et tout petit déjà, je me battais contre ceux qui prétendaient qu'il n'existe pas
J'imagine toujours une issue heureuse, même dans les pires moments. Je crois qu'à la fin, ce sont les gentils qui gagnent, forcément
Je reste convaincu que nos morts ne sont pas vraiment partis. Parfois même je leur cause, comme s'ils étaient là
Je ne crois pas en Dieu, mais je suis certain qu'il existe dans un endroit inconnu un livre de comptes
S'y inscrit automatiquement la somme des choses belles que nous accomplissons, tout comme celle du mal que nous faisons
Je vis chaque seconde en me disant que le jour venu, il faudra bien signer le bilan de cette comptabilité de nos vies
Je suis certain qu'à cet instant-là, on voit se dérouler chaque scène correspondant à chaque ligne. Chaque sourire et chaque larme
Je crois que toute chose donnée nous sera rendue un jour, sous une forme inimaginable aujourd'hui, pourvu qu'on n'attende rien en retour
Tout comme je suis certain que ce que nous aurons mal acquis dans la vie nous sera inéluctablement repris, à la fin
Oui, j'ai 44 ans, et je crois encore au Père Noël. Et tout petit déjà, je me battais contre ceux qui prétendaient qu'il n'existe pas
mercredi 3 novembre 2010
Bombe
Mon prénom n'est pas Charles. Nous ne sommes pas le 18 juin, je ne suis pas général, mais je vais lancer un appel, car nous sommes occupés
Occupés par nos quotidiens harassants : trouver ou garder un emploi, une famille, un avenir, une conscience
Occupés par le doute. Tout le monde sent bien que nous sommes en train de grignoter les dernières miettes d'un vieux morceau de pain blanc
Chacun sait que nous avons vécu - surtout nos parents - dans une provocante opulence occidentale tandis que le reste du monde crevait
Un reste du monde qui a crevé de faim tant et si bien qu'il en a nourri la force de nous combattre pour survivre
Occupés par la terreur : celle des attentats qui tuent, cet état d'urgence qui rend muet
Mais comme si la liberté d'expression était dangereuse, il faudrait soudain faire attention à ce qu'on dit, il faudrait se taire
Qu'importe si ce monde est de plus en plus effrayant et quand bien même tout nous réduit au silence
Notre liberté d'expression reste la seule arme contre la peur. C'est comme une bombe qui ne tue personne : ça fait naître les consciences
Occupés par nos quotidiens harassants : trouver ou garder un emploi, une famille, un avenir, une conscience
Occupés par le doute. Tout le monde sent bien que nous sommes en train de grignoter les dernières miettes d'un vieux morceau de pain blanc
Chacun sait que nous avons vécu - surtout nos parents - dans une provocante opulence occidentale tandis que le reste du monde crevait
Un reste du monde qui a crevé de faim tant et si bien qu'il en a nourri la force de nous combattre pour survivre
Occupés par la terreur : celle des attentats qui tuent, cet état d'urgence qui rend muet
Mais comme si la liberté d'expression était dangereuse, il faudrait soudain faire attention à ce qu'on dit, il faudrait se taire
Qu'importe si ce monde est de plus en plus effrayant et quand bien même tout nous réduit au silence
Notre liberté d'expression reste la seule arme contre la peur. C'est comme une bombe qui ne tue personne : ça fait naître les consciences
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