C'est quoi, précisément, une salope ? C'est la question que nous posait une de mes bonnes copines sur Twitter il y a quelques jours.
Une bonne question quand on voit combien de fois ce terme est employé sur nos TL estivales, entre décolletés et paires de fesses.
D'autant plus intéressante qu'il il est très probable que nous ayons tous été, à un moment ou un autre, une salope.
Pour Queneau, la salope dit des "cochoncetés". Beigbeder fantasme quand il voit un "visage angélique et un corps de salope".
Pour Marcel Pagnol, "Le mâle repoussé traite généralement de salope la femme qui, précisément, refuse de l'être".
Je vais vous épargner les autres. Pour résumer : la salope devrait donc être jeune, mais avoir tout de même un peu d'expérience...
Elle devrait être salope, sans en avoir l'air ; être désirable sans jamais désirer ; sortir des horreurs de sa jolie bouche...
Elle devrait qui plus est être idiote, mais avoir de l'esprit, être capricieuse mais déterminée dans ses caprices...
Réputée bonne au lit, évidemment, mais sans jamais coucher ; ou le cas échéant en prenant du plaisir sans en donner.
Je ne vous cache pas que dans la littérature ce sont les hommes qui parlent le plus des salopes. Et c'est la que c'est intéressant.
Parce qu'ils en parlent avec une sorte de fascination. Comme s'ils étaient troublés par un phénomène qui les dépasse.
Or, la salope n'est ni homme, ni femme : homo, hétéro, bi ou trans... la salope n'a pas de sexe.
Et d'ailleurs pas d'équivalent masculin : le salopard ou le salaud ne correspondent pas.
Alors, qu'est-ce qu'une salope ?
La salope n'existe que dans l'esprit de ceux qui ne veulent/peuvent pas comprendre qu'ils sont aussi des objets.
La salope reste donc là, à jouer avec ceux qui sont convaincus qu'elle n'est elle même qu'un jouet.
Et puis un jour la salope - homme ou femme - tombe sur une salope – masculine ou féminine. C'est le choc.
Comment jouer avec quelqu'un que se joue de votre jeu ? C'est en général ce qui siffle la fin de la partie.
Il arrive un moment où on arrête de jouer avec les autres, où on comprend qu'ils ne sont pas des objets.
C'est là que tout ce que la salope qui sommeille en nous a pu nous apprendre devient vraiment utile.
Les jeux du corps et de l'esprit, les caprices, peuvent devenir un jeu très sérieux. Le plus beau.
C'est à ce moment précis qu'on peut comprendre que pour ne pas pas devenir un salaud, il faut arrêter de jouer aux salopes.
Twitstory du 30 juillet 2010 entre 22 heures et 22 h 30 sur la TL de @christreporter
Moi, je ne suis pas une salope ! [enfin, je crois...]
RépondreSupprimer@dadavidov En tout cas, tu n'es pas un salaud, je le sais (-:
RépondreSupprimerUne salope, ça peut être une femme ou un homme. C'est fou comme j'associe ce mot à la vilenie morale, de celle qui fait le traitre, le cruel, le manipulateur.
RépondreSupprimerSinon, être une femme qui écoute ses envies, son corps, qui cherche à en tirer le meilleur parti, et bien, ce genre de salope là me plait, et peut-être essayé-je de tendre vers elle, dans certaines limites...