Priez pour nous pauvres pécheurs. Dans à peine plus d'un mois, l'heure sera venue d'aller à confesse dans l'isoloir, avec l'espoir que des urnes sortira cette fumée blanche attendue pour mettre fin au conclave électoral.
Il en a fallu et il en faudra encore, des palabres, aux quatre coins cardinaux, pour procéder à l'élection pontificale. Car la parole politique sur les ondes s'est multipliée comme les pains et les jeux. Le poisson aussi. Nos tribuns ont beau essayer de le noyer : il abonde. La pêche s'annonce miraculeuse.
Voilà donc un corps électoral affamé et repus. Les dents du fond baignent. La nausée s'installe. L'envie de vomir est proche. C'est notre faute. Battons-nous la coulpe. Nous accordons tant d'audience à ces messes médiatiques que les candidats n'ont d'autre choix que d'occuper au maximum cet espace grand ouvert. Il faut donner des images, dire des mots. Tout ou son contraire. Qu'importe. Le silence, c'est la mort.
Le risque, évidemment, c'est l'embrouille. Celle des orateurs tant est dense le chevauchement des tapis où les pieds peuvent se prendre. Celle aussi du public, dont les oreilles harassées par tant de bruit finissent par ne plus entendre rien.
Alors ces questions des uns et ces bavardages des autres tournent au vacarme insensé. Et ça en arrange beaucoup. Ceux-ci qui, pour cacher la vacuité de leur pensée, meublent la conversation. Ceux-là qui, incapables de se forger une opinion, attendent qu'on leur en fabrique une.
Au final, une majorité volatile et instable sortira du brouhaha, capable de changer d'avis du jour au lendemain. Derrière une sorte d'écran de fumée grise, un pape émergera, élu par des infidèles.
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