lundi 15 octobre 2012

J'hallucine

Donc, Peillon, qui avait pourtant raison, a été recadré par Ayrault. C'est dommage.

Pour des raisons de calendrier, nous avons donc encore raté une occasion de parler des sujets importants, ceux qui touchent la vie des Français au quotidien. Le cannabis, ses naufragés et ceux qui savent en profiter. Marine sourit en attendant son heure.

Les dépendances, ça me semblait pourtant intéressant dans un pays de toxicomanes. Car selon mes calculs, en effet, la patrie est en danger.

Pour résumer : 13,4 millions de Français ont déjà essayé le cannabis, 10 millions prennent des psychotropes, cinq millions sont alcooliques, cinq autres millions sont accros au sexe, un million sont victimes de troubles du comportement alimentaire et 600.000 sont touchés par l'addiction aux jeux d'argent. Ne pas oublier les 14 millions de fumeurs de tabac, ce qui nous mène à un total de 35 +14 = 49 millions de toxicomanes.

Et comme me l'ont fait remarquer @lucnat1 et @saramoki : la liste n'est pas exhaustive. J'ose pas ajouter les workaholics, parce que là, ça fait plus de Français toxicos que de Français : avec un actif sur deux (sur une population active de 31,2 millions), ça nous donne une quinzaine de millions de dépendants à ajouter aux 49 millions d'autres, soit 64 millions. Sachant que la France compte 64 millions d'habitants...

J'imagine, évidemment, que certains cumulent l'alcool, la clope, les médocs, le chichon, le cul, le casino et tout le reste. Certes, les lobbies de l'industrie pharmaceutique, du tabac, des jeux, du sexe, de la bouffe et de l'alcool sont peut-être plus puissants que celui du blanchiment de la dope (cela dit, j'ai des doutes), mais tout de même...

Bref, j'hallucine.

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Mise à jour du 16 octobre, 13 heures : si l'affaire Lamblin à l'origine de ce débat avait porté sur du blanchiment d'argent dans le marché de l'art au lieu du chichon, ça rendrait la réforme de l'ISF plus drôle. Du coup, tant que j'y pense, faudrait peu-être songer à soumettre à l'ISF les barons de la drogue et les dealers, ça permettrait de les exiler fiscalement.

7 commentaires:

  1. Ne pas aller trop vite en besogne, ces sous-ensembles de dépendances ne sont pas distincts (on peut être alcoolo et fumeur), par conséquent on ne peut pas conclure qu'il existe 49 millions de personnes dépendantes. Il en existe sans doute beaucoup moins en France.

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  2. Christophe,

    Tu additionnes les choux et les carottes... On ne peut pas avoir toutes ces addictions à la fois ;-)

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  3. Vous mettez tout de même le doigt (à travers cet excellent article) sur le plus important, la cause même du recadrage de Peillon. Nous parlons bien ici de la loi de la consommation, des lobbies et des influences occultes, jusqu'aux processus de dépendance individuelles. Or, l’institution ne voudra jamais d'une liberté de consommation, et soumise à l'ordre du marché, qu'elle soit encartée PS ou UMP, notre état préférera toujours le deal, la popperisation et les bénéfices BRUT dans le blanchiment et autres joyeuses activités, comme la ratonnade de petits dealers, pour beaucoup mineurs à l'heure actuelle.

    Je confirme, hallucinant.

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  4. Ils ne vont pas brader un de leurs fonds de commerce.

    On ne dépénalisera pas, on ne prendra aucune décision concernant des catégories de population, des pratiques, des lois précédemment mises en place que les aboyeurs professionnels passent leur temps à critiquer/stigmatiser pour faire le plein de voix.

    Peu importe l'hypocrisie évidente. Et dans ce cas, peu importe si on tolère des addictions toutes aussi graves ou plus, à côté.

    Il faut pouvoir pointer du doigt l'immigré qui soi-disant mange le pain du bon français. Il faut pouvoir pointer du doigt ces feignasses de chômeurs, même si le nombre d'emplois diminue considérablement, même si la productivité a été multipliée par 5, et même si on encourage les heures sups au lieu d'embaucher. Et dans notre cas, il faut pouvoir pointer du doigt tous ces gens qui vivent de trafics, roulent en Merco ou en BM et, pendant qu'on y est, tout en fraudant le RSA.

    Peu importe si le problème est réel ou non, il doit exister ou continuer d'exister pour pouvoir faire le plein de voix à la prochaine échéance, quitte à jouer les hypocrites.

    Hallucinant, en effet.

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    1. Je ne sais pas si ça va pouvoir continuer comme ça longtemps. J'espère en tout cas qu'il ne faudra pas attendre qu'il soit trop tard pour comprendre. Merci pour ton commentaire.

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