mardi 15 novembre 2011

Carence

Monsieur le Président de la République, cher Nicolas

C'est un effet de calendrier qui me conduit à vous écrire ces mots. La Saint Nicolas approche, tout comme le terme de votre mandat et la sagesse des enfants est en définitive le garant de la crédibilité de leur saint patron. Les enfants de la République sont tellement énervés par tout le vacarme médiatique... Je suis certain qu'un peu de calme leur rendrait la sagesse qui leur manque.

Que les choses soient claires. Lors de la dernière présidentielle, je n'ai pas voté pour vous. Ni pour votre adversaire, d'ailleurs. Dans les secondes qui ont suivi mon entrée dans le bureau de vote, je me suis rendu compte encore une fois que je n'avais rien à y faire. Le sens du devoir du citoyen que je suis m'y avait conduit, mais une fois de plus, ma conscience de journaliste m'a fait tourner les talons. Je suis incapable d'être censeur et partie.

Bref, j'ai conforté par mon abstention cette neutralité qui me permet de compter les points de la vie politique française depuis deux bonnes dizaines d'années. Mes oreilles sont usées. Et pour vous dire les choses comme elles me viennent à l'esprit, je compte sur vous. Oui, ça n'est pas idiot de compter sur vous pour oser des aventures nouvelles. Vous en avez tant essayées.

Je compte sur vous pour trouver le moment, quand vous aurez estimé qu'il sera venu, de consacrer un peu de votre temps précieux à quelques instants de silence, applicables à vos fidèles, aussi. Et à vos opposants, d'ailleurs. Une sorte de sacrifice rituel que chaque citoyen offrirait à la Nation, poussé par la certitude qu'il apportera cette sérénité qui remet les idées en place. Pourquoi pas une journée de silence. Ou plus précisément une journée de carence en parole politique, non indemnisée.


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