Vincent a raison (ceux qui suivent nos relations tourmentées sur Twitter savent que je n'ai pas l'habitude de lui servir la soupe). Les "5 gus dans un garage" font un boulot remarquable, utile à la démocratie en cela qu'ils nous informent pour nous éclairer.
Comment ça, me direz-vous (et vous avez un peu raison) : des petites phrases, des tweets de travers, des fails et du lol... Qu'est-ce que le citoyen en a à foutre ? Cette écume de la mousse de l'information n'a ni plus ni moins d'intérêt que la presse people, que je défends aussi.
Pour ceux qui auraient lu trop vite le papier de Vincent, je vais reproduire ici un paragraphe essentiel :
"Outre Internet, l'autre source d'info principale du Lab se trouve dans les vieux journaux de presse écrite. C'est là où est le coup de génie (certes emprunté à Morandini) : les journalistes du Lab épluchent tous les matins la presse politique à la recherche de petites phrases passées inaperçues. Comme pour les tweets, chaque brève politique de L'Express, du Point, du Canard ou du Nouvel Obs peut se transformer en article sur Le Lab, une prédation d'audience qui profite de l'incapacité des sites des hebdos à capitaliser sur ce matériau précieux."
Eh oui : la bonne vieille brève ! Ce grand art oublié qui est pourtant à l'origine des plus belles heures de la presse. Ces petites choses qui se mangent sans faim pour mettre le lecteur en appétit avant de plonger dans les sujets de fond.
C'est une vieille recette, oui. Car contrairement à ce que beaucoup de crétins experts à la mémoire courte essaieront de vous faire croire : le net n'a rien inventé. Le lol existait avant le lol. On appelait ça "dérision", "second degré" ou "humour noir". Le "fact checking", c'est la bonne vieille vérification de l'info et le "crowdsourcing" n'est autre qu'un avatar de l'enrichissement de l'info grâce au courrier des lecteurs.
Bref, URL ou IRL, ce métier reste le même depuis Gutenberg : les échotiers rapportent de petites phrases et reporters se permettent de les mettre en écho. Qu'importe le média.
La seule vraie différence, c'est que nos politiques n'ayant plus vraiment grand-chose à dire de fondamental, nous nous retrouvons, nous, journalistes, bloqués à la surface, privés de cet oxygène nécessaire pour atteindre les profondeurs. Alors nous y surfons.
La sérendipité est le fait de réaliser une découverte inattendue grâce au hasard et à l'intelligence. Oui. Et les fruits du hasard, faute d'intelligence, finissent par pourrir.
Putain c'est lumineux
RépondreSupprimerMerci. Il fait pourtant si noir, dehors.
Supprimer