Sur nos écrans, on peut voir le monde. Les hommes qui vivent, ceux qui meurent. Les despotes, leurs victimes. Et deviner les témoins
C'est inscrit dans des lignes de code sur des serveurs qui se parlent aux quatre coins de la planète. La vérité est gravée sur des disques
Ne peuvent y accéder que ceux qui ont les clés. Ils ont la capacité binaire, tout comme le refroidissement du système
Ils ont grandi à l'abri des écrans, dans cette sorte de crainte du contact des peaux tout comme dans le fantasme de la chair numérisée
Les corps sont si sales. Les paroles tellement indomptables, les conversations contraignantes et les regards insoutenables
Alors ils ont assumé leur détestation de l'humain et décidé de puiser la vie là où elle se transcrit en données
Elle sont frigides et distantes, abandonnées par des humains. Elles n'ont pas d'odeur, de saveur ni de genre. Elles se suffisent
Ces données trahissent une part de vérité. Celle de ceux qui ont pris le soin de les émettre. Elles contiennent aussi leurs codes
Elles prennent soin de dissimuler ces choses qui ne se comprennent qu'au contact des peaux, qui ne se lisent que dans les regards
La complicité, la haine, la confiance, la rancune, l'intérêt, la vengeance... ces sentiments nés de la chair et du sang
Ces émotions qui poussent parfois les hommes à prendre les armes. Avec, ils tirent des balles dont ne nous protègeront jamais les écrans
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