Alors que la Méditerranée vit un drame dont l'Europe doit assumer les conséquences, par un curieux détour sémantique, nous collons encore aux faits l'étiquette « migration ».
Drôle de pudeur langagière. Comme s'il s'agissait d'opportunistes attirés par nos paradis sociaux… Non. Ces pauvres gens étouffés dans des camions à volaille ou naufragés dans des bateaux d'infortune ont fui l'horreur, la tyrannie, la monstruosité, la barbarie, l'horreur, l'arbitraire, la dictature… Qui n'en ferait pas autant ?
Nous en connaissons, nous aussi, des exilés. Et pas que des fiscaux. Que serions-nous devenus si l'Angleterre avait refoulé aux frontières un certain Charles de Gaulle ou si Albert Einstein était mort en exil ?
Ne devons-nous pas être fiers d'avoir accueilli Marc Chagall, Maria Casarès ou Milan Kundera ?
En tout cas ne parlons plus de crise migratoire. Nous sommes confrontés à un exode.
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Billet initialement publié ici.
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