L’actualité souffre parfois d’une inexcusable ingratitude. Alors que pendant des semaines, le cœur de la France entière a battu au rythme des bribes d’informations parcimonieusement délivrées sur l’éventuelle grossesse de Carla Bruni-Sarkozy, la confirmation de l’heureux événement est éclipsée.
Le petit compliment adressé à Carla par Jean-Pierre Pernaut dans son 13 heures, lundi, n’aura pas fait couler beaucoup d’encre et l’annonce officielle par les parents du couple 24 heures plus tard n’a pas déclenché de liesse populaire.
Oui, évidemment, l’affaire DSK a forcément pris le dessus. Les deux événements se font terriblement écho. D'un côté, l'image idyllique du couple parfait, de l'amour avec consentement, de la procréation... De l'autre, celle des pulsions qui, enfouies au fond des mâles après des millénaires de domination, resurgissent monstrueusement.
Quand on y songe, comment ne pas s’interroger sur ce croisement de sens et de caricatures. C'est un terrain tellement fertile pour les fantasmes en tous genres. Où l'on parle de suicide et de Sida aussi. De complots ourdis par d'obscures forces. Voilà une actualité qui nous replace en face des fondamentaux de l'espèce humaine : le bien, le mal, les pulsions de vie d'amour et de mort, Éros et Thanatos.
Cette affaire ne fera pas l'objet d'analyses rationnelles avant des lustres. Le cerveau reptilien de l'opinion publique a déjà éteint son peu de raison pure.
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