Je ne sais pas ce qui me gonfle le plus. L'hyperprésidentialisation du régime ou ceux qui l'entretiennent.
En terminale, à la lecture de Rousseau ou de Hobbes, j'avais fini par croire qu'un président de la République digne du nom de cette dernière n'est qu'un réceptacle de voix agglomérées ne valant ni plus ni moins que celles figurées par la représentation nationale.
Un an plus tard, les cours de droit constitutionnel venaient contrarier cet idéal : il fallait bien mettre les valses gouvernementales au pas. L'instabilité, défiant toutes les lois de la mécanique, tendait à l'inertie. Admettons. Il fallait admettre. J'ai admis la nécessité du 4 octobre 1958.
Et nous voilà un demi siècle plus tard dans le même pays, avec les enfants et les petits-enfants des mêmes citoyens. Le niveau a-t-il baissé depuis qu'on a décidé d'emmener les huit dixièmes d'une classe d'âge au bac, je n'en sais rien.
Les tribuns n'ont pas fait beaucoup d'efforts pour pousser la plèbe au meilleur. Les parents ont déconné, l'éducation a merdé, la télé en a profité... Je ne sais pas qui a commencé. Mais ce qui me consterne n'est pas là. C'est ailleurs.
Ce qui m'afflige, c'est qu'au fil des décennies de cette Ve République on nous a – ou nous nous sommes – habitué(s) à l'idée que pour qu'elle fonctionne, cette Démocratie moderne, il lui fallait un patron. Un vrai. Le mec qui voit pour nous et qui décide à la place des autres, parce que sinon, tous ces avis contradictoires, ça finit pas un bordel innommable. Bref, un seul ego pour les gouverner tous.
Même au PS, où j'ai pourtant cru qu'au milieu des ruines du mur de Berlin on aurait eu la sagesse de ramasser quelques petits cailloux du collectivisme pour les garder en souvenir ou pour coller des scrupules aux despotes en marche. Je crois même que les primaires ne vont servir qu'à trouver lequel de tous les potentats potentiels sera plus puissant que les autres.
Voilà donc un candidat sortant de plus en plus isolé qui se retrouvera confronté à un adversaire qui aura tout fait pour se retrouver seul. Pour présider à quoi ? Nos destinées ou la sienne ?
Ça, c'est envoyé, clair et net !
RépondreSupprimerPour moi, qui a eu 20 ans juste avant ce 4 octobre 58 et qui suis grand-père aujourd'hui, je te rejoins... avec moins de culture enseignée et plus de vécus divers - autre culture d'autodidacte.
Le PS était déjà pourri - Guy Mollet envoyant ma jeunesse en guerre d'Algérie! - et c'est pas mieux avec cette V° République ...à balancer !
@ Rem* : merci
RépondreSupprimerLa solitude des champs de coton (avec des tas de moutons tout tondus...).
RépondreSupprimerPas besoin de 300 pages confusément ébauchés par des spécialistes en spécialisme, parfois quelques phrases suffisent :
"Les tribuns n'ont pas fait beaucoup d'efforts pour pousser la plèbe au meilleur. Les parents ont déconné, l'éducation a merdé, la télé en a profité... Je ne sais pas qui a commencé."
Si juste. Et ça a le mérite de foutre tout le monde dans le même sac.
@ Mike Hammer Papatam Andropov : j'ai pourtant passé le premier quart de ma vie à chercher les coupables... et je n'ai rien tranché.
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