Je n'ose pas imaginer que d'aucuns trouvent judicieux de faire dans la laïcité faute de se démener pour sortir la France du marasme économique dans lequel elle baigne. Cependant, étant de nature un peu méfiante, j'ai tendance à considérer depuis des années que le chômage, la précarité, ça arrange beaucoup de monde.
C'est vrai quoi, déposer à l'Assemblée une résolution pour un futur code de la laïcité, comme si la représentation nationale n'avait que ça à faire ? Comme si les chiffres de l'emploi étaient bons. Comme si la principale préoccupation des Français, c'était le port de signes religieux dans l'espace public.
Alors oui, évidemment, la mondialisation de l'économie est un étau. Certes, le concert des Nations est une cacophonie magistrale étouffée par la capacité de nuisance sonore du CAC40 et de la finance internationale. Mais bon. Mon doute subsiste.
Comme ce pressentiment qu'en projetant les risques et la difficulté de prendre en main cette question de l'emploi, les femmes et - surtout - les hommes qui nous gouvernent ont les bras qui tombent. De guerre lasse avant même de l'avoir menée.
Comme si, aussi, l'investissement politique était plus profitable sur ces faux débats de l'immigration et de la laïcité, qui se nourrissent bien évidemment de la première insécurité : la précarité.
Je crains d'y voir un renoncement et un vilain calcul : la bataille de l'emploi étant perdue d'avance, n'y gaspillons pas nos troupes et notre énergie. Trouvons un terrain moins dangereux.
Ou alors peut-être suis-je d'une nature vraiment trop méfiante. Peut-être ces femmes et - surtout - ces hommes qui nous gouvernent n'ont-ils plus assez l'occasion de s'immerger dans la réalité du pays dont la majorité des électeurs leur ont confié la destinée en espérant des jours meilleurs. Ils se peut effectivement que tout en haut du pouvoir, l'empathie s'use. Ou que l'on oublie que la précarité bien ordonnée commence par soi-même.
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