Tandis que de misérables assistés pédalent dans la semoule, la France entière s'apprête à ne plus river ses yeux que sur le fait majeur de l'actualité juilletiste : LE Tour de France.
Ce qui me rappelle une vieille blague : "C'est le seul moment de l'année où les Français se massent au bord des routes pour applaudir au passage de toxicomanes". Elle est facile, je sais bien, mais ça me fait toujours rire.
Ce qui est moins drôle, c'est le tour suivant. Car oui, il y a deux Tours de France en 2011. Vous l'ignoriez ? Le second est d'ailleurs parti avant le premier, avec des participants qui se précipitent sur la ligne de départ avant que les Français se mettent la tête dans le guidon estival.
Après la petite reine, le grand président. Ce tour qui a démarré fin juin 2011 ne s'achèvera qu'en 2012. Un épreuve longue, tortueuse, avec des routes droites et des pentes raides, des virages glissants, des câbles qui pètent, des changements de braquets, des coups de pédales en danseuse et des roues sucées.
Dans le second comme le premier, les droits de retransmission chèrement acquis permettront aux uns comme aux autres d'étaler l'image d'équipes soudées derrière leur leader. Seules les audiences seront dopées.
On se souviendra peut-être d'autres épreuves. L'enfer des pavés, c'est beaucoup moins glamour. Les 2.400 mètres de la tranchée de Wallers-Arenberg ne sont pas aussi télégéniques. Les salles terres ouvrières sous la pluie ne valent plus le fil des kilomètres de bitume avalés sous le soleil du 13 heures de Pernaut.
Au final, on acclamera celui qui franchira la ligne des Champs-Elysées. Et la France restée sur le bord de la route ? Comme l'écrivait Antoine Blondin, "Dans cet univers plein de bruit et de fureur, c'est le bruit des uns qui provoque la fureur des autres".
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