mercredi 4 août 2010

Survivre

Ils vous demanderont l'impossible. Ils ruineront vos grasses matinées. Ils tomberont malades et vous aurez peur de les perdre.

Mais pour la plupart, ils survivront, parce qu'ils sont coriaces. C'est leur force : ils sont quasiment invincibles.

Ils vous renverront vos contradictions dans la gueule, sans prévenir, comme le plus intraitable de vos ennemis.

Ils auront la clémence de concéder à suivre votre justice quand vous aurez établi l'équilibre subtil d'une véritable démocratie.

Ils seront les meilleurs juges de vos qualités et les pires détracteurs de vos faiblesses. Mais qui d'autre ose se comporter ainsi ?

Une fois le temps nécessaire passé pour établir ce respect mutuel, il s'empresseront de partir. Car la vraie vie est ailleurs.

Les retenir serait pure vanité. Le but de cette histoire d'amour est d'en faire des femmes et des hommes libres, pas des esclaves.

Ils s'envoleront parce que ce qu'ils sont comme nous : de drôles d'oiseaux qui doivent migrer pour s'établir sous des cieux plus cléments.

Mais un jour, ils reviendront. Pas très longtemps. Mais ça n'est pas ce qui compte vraiment.

Ce qui compte, c'est que vous ayez pris le temps de leur apprendre que ceux à qui ils vont montrer le chemin ont les mêmes droits.

Celui de ruiner les grasses matinées, de se battre pour survivre, d'exiger l'équilibre subtil d'une démocratie...

Celui aussi de ne sacrifier aucune volonté sur l'autel des droits du sang. Nulle concession, nul renoncement.

Non, vouloir avoir des enfants n'est pas inconscient et ça n'est pas non plus une envie égoïste.

C'est l'expression du vouloir vivre de notre espèce. Du vouloir aimer de l'humanité. Du vouloir espérer des hommes libres.

Et quelle que soit la voie - procréation, adoption... - notre nature humaine trouvera toujours son chemin. Ou se perdra.

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